L’économie plante, mais les Bourses montent

Par La rédaction | 1 mai 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que les perspectives économiques restent plutôt sombres, les marchés financiers se montrent assez optimistes, note L’Écho. Les investisseurs rebattent toutefois les cartes et délaissent des secteurs autrefois prisés au profit de ceux qui semblent taillés sur mesure pour résister à la pandémie.

Les principaux indices boursiers ont rebondi de plus de 20 % depuis la mi-mars, malgré le fait que nos économies affrontent la récession la plus profonde depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Pas moins de 80 % des entreprises américaines s’attendent à un ralentissement important de leurs volumes d’affaires. 

Place-t-on trop d’espoir dans le déconfinement? En Chine, où celui-ci est amorcé depuis le 25 mars, les dépenses de consommation sont loin d’être reparties à la hausse. Un sondage de la banque UBS, réalisé auprès de 1 000 adultes chinois, montrait que les trois quarts des répondants mettaient moins d’argent dans leurs loisirs et les restaurants et que les deux tiers ont réduit leurs achats en magasins. 

LE RÈGNE DES TECHNOS

Comment comprendre l’optimisme des investisseurs? En regardant ce qu’ils achètent. C’est là que se situe la grande différence par rapport aux comportements pré-pandémie.

Le coronavirus n’a pas frappé tous les secteurs d’activité de la même manière. L’énergie, le transport aérien, le tourisme, la culture et la restauration, par exemple, ont souffert, alors que les technos ont plutôt profité. Amazon a vu la valeur de son titre grimper de plus de 30 %. Au contraire, les actions du géant pétrolier Schlumberger ont perdu près des deux tiers de leur valeur.

La COVID-19 ne serait donc pas seulement perçue comme un frein économique sur les marchés, mais surtout en tant que vecteur de changement, qui précipite l’arrivée de nouveaux modes de consommation. Les groupes qui misent sur le commerce électronique et sont peu exposés aux dérangements des chaînes d’approvisionnement en sortent gagnants. Ainsi, Microsoft, Apple, Amazon, Facebook et Google représentent actuellement à eux seuls plus de 20 % de l’ensemble du S&P 500. Une situation inédite dans la finance moderne, souligne L’Écho.

LE LUXE SE MAINTIENT

Malgré les difficultés que le coronavirus a engendrées pour le commerce, le secteur du luxe a aussi repris de la bête. Le titre du géant LVMH a progressé de 5 % le jour même où il annonçait une baisse de son chiffre d’affaires de 17 %. Le marché semble croire que cette industrie, très consolidée au sein de grandes entreprises, arrivera à se positionner solidement dans la nouvelle réalité commerciale.

Ainsi, des secteurs jadis prisés tels l’automobile ou le pétrole sont pour l’instant délaissés au profit des technologies médicales, des chaînes logistiques intelligentes, de la publicité en ligne ou des plateformes de communication connectées. Bref, soutient L’Écho, les Bourses entrent dans le 21e siècle. 

La rédaction