Les banques financent encore les énergies fossiles

Par La rédaction | 18 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : FedotovAnatoly / istockphoto

Un nouveau rapport publié par Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International, Reclaim Finance et Sierra Club, et approuvé par plus de 250 organisations à travers le monde, révèle que 35 banques mondiales ont fourni 2 700 milliards de dollars américains aux entreprises spécialisées dans les combustibles fossiles dans les quatre années qui ont suivi l’adoption de l’Accord de Paris en 2015.

La dernière version du rapport le plus complet sur le financement des combustibles fossiles par les banques mondiales, Banking on Climate Change 2020, révèle que ces institutions ont non seulement soutenu mais élargi le secteur des combustibles fossiles. Le document constate que le financement des combustibles fossiles continue d’être dominé par les grandes banques américaines, soit JPMorgan Chase, Wells Fargo, Citi et Bank of America. Ensemble, elles représentent 30 % du financement total des combustibles fossiles des 35 principales banques mondiales depuis l’adoption de l’Accord de Paris.

JPMorgan Chase a fourni 269 G$ US en financement fossile depuis l’Accord de Paris. Ce chiffre la positionne à la première place des banques finançant les combustibles fossiles, dépassant la deuxième, Wells Fargo, d’une marge de 36 %. Les 269 G$ US de JPMorgan Chase représentent également près de 10 % du financement des 35 institutions étudiées dans le rapport. En outre, JPMorgan Chase est le bailleur de fonds le plus vigoureux dans certaines des catégories les plus dangereuses (l’expansion des combustibles fossiles, le pétrole et le gaz de l’Arctique et la fracturation hydraulique).

AU CANADA

RBC a financé les combustibles fossiles à hauteur de 141 G$ US au cours de la même période. Cela en fait le pire banquier fossile au pays, devançant les autres banques canadiennes de plus d’un tiers. En Europe, Barclays est citée comme la pire, dépassant les autres banques européennes d’une marge de 36 %. Barclays a investi 118 G$ US dans les énergies fossiles de 2016 à 2019 – bien que BNP Paribas ait été le plus grand bailleur de fonds fossile d’Europe en 2019. En outre, BNP Paribas a été la pire banque fossile de France depuis l’Accord de Paris, avec une marge de 56 %.

Le rapport suit également le financement bancaire pour l’expansion des combustibles fossiles en agrégeant le financement pour 100 entreprises qui planifient activement de nouvelles activités d’extraction de charbon, de pétrole et de gaz et des infrastructures connexes. Sur les 2 700 G$ US de financement des combustibles fossiles, 975 milliards de dollars sont allés à ces entreprises. Malgré le besoin urgent d’arrêter immédiatement toute expansion des combustibles fossiles, le financement de ces 100 entreprises a augmenté de 40 % de 2018 à 2019.

Le rapport évalue également les politiques et pratiques bancaires concernant le financement de certains sous-secteurs clés des combustibles fossiles. Il y a eu une baisse globale du financement des mines de charbon et de l’électricité, où les politiques bancaires restreignant le financement sont en place depuis longtemps. Mais le financement du charbon doit s’amoindrir beaucoup plus fortement pour être éliminé progressivement au cours de cette décennie.

La rédaction