Les prêts hypothécaires profitables à long terme?

Les consommateurs et le marché du logement gagneraient à ce que les prêts hypothécaires à long terme soient facilités.

C’est l’opinion que développe l’auteur Michael K.Feldman dans son ouvrage One More Case for Longer-Term Mortgages : Financial Stability.

Seuls 2 % des prêts hypothécaires canadiens émis en 2018 étaient des prêts à taux fixe d’une durée supérieure à cinq ans, regrette-t-il. Pourtant, en favorisant les prêts hypothécaires de 10 ans ou plus, les emprunteurs disposeraient de plus d’options.

REVOIR LES RÈGLES HISTORIQUES

La durée presque standard de cinq ans date de 1880, relève l’auteur. Et les règles du marché hypothécaire sont depuis demeurées axées sur cet horizon. Michael K.Feldman appelle le gouvernement fédéral à revoir ces règles.

Pour cela, le gouvernement devrait proposer des incitatifs aux emprunteurs et aux prêteurs, tout en adaptant la réglementation. Il devrait commencer par assouplir les exigences relatives aux tests de résistance pour les prêts hypothécaires à long terme. Les emprunteurs pourraient ainsi être admissibles à des prêts plus importants, lorsqu’ils souscrivent sur une durée plus longue.

La législation devrait être adaptée pour permettre aux emprunteurs de disposer d’un droit de remboursement anticipé au moins tous les cinq ans. Mais ce droit ne devrait pas rester ouvert indéfiniment à partir de la cinquième année.

Les obligations sécurisées devraient voir leurs limites relevées, uniquement quand des hypothèques à plus long terme sont utilisées comme garanties.

Enfin, le marché des titres adossés à des créances hypothécaires résidentielles doit être développé, poursuit Feldman. Cela permettrait de faciliter l’adéquation entre prêteurs, emprunteurs et investisseurs à long terme.

CAUTION DE PREMIER PLAN

Pour justifier son analyse, l’auteur se réfère aux déclarations du gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz. Celui-ci avait affirmé en mai 2019 que des prêts hypothécaires à long terme permettraient aux emprunteurs de renouveler leurs prêts moins souvent à des taux plus élevés.

Et cet allongement bénéficierait au marché du logement, poursuivait M. Poloz, puisque moins d’emprunteurs renouvelleraient leurs prêts la même année. Les emprunteurs pourraient ainsi accumuler une plus grande valeur nette, leur offrant plus de flexibilité au moment de renouveler leur prêt.