Les riches mettent leurs possessions à l’abri

Par La rédaction | 25 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une porte de coffre fort.
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Les riches s’inquiètent d’une chute des marchés boursiers et d’une augmentation des catastrophes naturelles. Ils veulent donc mettre leurs possessions à l’abri. Cela pousse la demande pour les voûtes et les coffrets de sûreté à la hausse, raconte Bloomberg.

À Londres, la nouvelle chambre forte d’IBV International Vaults ouvrira dans quelques semaines et malgré des tarifs impressionnants, la demande est forte. « Nous recevons toutes les semaines des appels pour une salle disponible contre 2,5 millions de livres (4,27 millions de dollars canadiens) par année », confie Sean Hoey, directeur général d’IBV London, en parlant d’un espace qui a la taille d’un appartement. La firme offre aussi 550 coffrets de sûreté et a de l’espace pour 450 de plus.

COURSE VERS LES ABRIS

Un peu partout en Europe et en Amérique, les riches cherchent à mettre à l’abri leurs métaux précieux, liquidités et cryptoactifs. Certains craignent une récession mondiale ou tentent d’éviter les intérêts négatifs facturés par certaines banques sur les dépôts, alors que d’autres s’inquiètent du risque de catastrophes naturelles.

« Nous avons vu une demande extraordinaire pour des coffrets de sûreté depuis que nous avons commencé à en offrir en 2015 et cette demande a encore augmenté depuis l’été dernier », précise Ludwig Karl, porte-parole de Swiss Gold Safe Ltd. 

Même son de cloche du côté de Sincona Trading AG, qui détient plus de 1 000 coffrets de sûreté à louer à Zurich. Il y a trois ans, une grande partie de ces coffrets étaient vides, mais l’entreprise en loue présentement environ cinq par jour, selon le directeur général Benoit Schoeni.

Il y aurait plus de 25 millions de coffrets de sûreté aux États-Unis seulement, selon Bloomberg. Leur contenu pourrait en étonner plus d’un. Un collectionneur privé a ainsi conservé la Couronne des Andes dans un coffret de la Citibank, avant de la vendre il y a quatre ans au Metropolitan Museum of Art. Cette couronne votive datant des 17e et 18e siècles est faite de 2,4 kilos d’or et ornée de plus de 400 émeraudes. Elle a décoré pendant longtemps une statue de la Vierge Marie dans la cathédrale de Popayán, en Colombie. 

UN MARCHÉ DÉLAISSÉ PAR LES BANQUES

L’engouement actuel survient à un moment où les banques ont plutôt eu tendance à réduire leur offre de coffrets de sûreté. La tendance dans les institutions financières est à la réduction de l’espace des succursales et même à la suppression des succursales. Or, les coffrets de sûreté occupent beaucoup d’espace. Les jeunes clients auraient aussi plus tendance à détenir leurs documents en ligne que dans des coffrets. 

Ce sont donc des entreprises non bancaires qui bénéficient de l’actuel regain de popularité de ces abris. Cela pose toutefois des risques en matière de blanchiment d’argent, puisque ces firmes ne font pas face à la même surveillance et aux mêmes réglementations que les banques traditionnelles.

Dans plusieurs cas, il faut aussi payer une assurance pour protéger les biens que l’on entrepose dans ces endroits. Les risques sont bien réels. En 2015, des voleurs ont percé un trou dans le mur d’une voûte souterraine au Royaume-Uni et ont dévalisé des bijoux d’une valeur totalisant 20 millions de dollars américains (26,5 millions canadiens). Un an plus tôt, un client de Wells Fargo & Co., au New Jersey, a perdu des montres antiques valant plusieurs millions de dollars. 

La sécurité devient d’ailleurs un argument de vente important et les fournisseurs de coffrets de sûreté et de voûte utilisent ces vols chez des concurrents pour faire la promotion de leurs propres services. 

Vos clients utilisent-ils des voûtes ou des coffrets de sûreté pour entreposer certains de leurs actifs?

La rédaction