Marché immobilier du Grand Montréal

Par Nathalie Savaria | 15 Décembre 2023 | Dernière mise à jour le 14 Décembre 2023
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Une famille heureuse avec des cartons dans une nouvelle maison le jour du déménagement.
Vasyl / AdobeStock

En effet, Royal LePage s’attend à ce que la Banque du Canada maintienne son taux directeur durant le premier semestre de 2024, avant de procéder à des réductions mineures à la fin de l’été ou à l’automne.

Suivant les prévisions 2024 de Royal LePage, le marché immobilier du Grand Montréal devrait démarrer lentement au début de l’année 2024, suivant une tendance comparable à celle du dernier trimestre de 2023.

Par la suite, la reprise s’enclenchera rapidement dès la première baisse des taux d’intérêt.

L’année 2024 s’annonce donc plus active que 2023 quant aux ventes de propriétés.

DES PRIX À LA HAUSSE

Ainsi, dans la région du Grand Montréal, le prix de l’agrégat d’une propriété au quatrième trimestre de 2024 devrait augmenter de 5,0 % comparativement au quatrième trimestre de 2023 pour atteindre 610 260 $, selon Royal LePage.

Au cours de la même période, le prix médian d’une maison unifamiliale détachée devrait croître de 4,5 % pour atteindre 684 998 $, alors que celui d’une copropriété devrait augmenter de 6,0 % pour atteindre 471 912 $.

UNE OFFRE INSUFFISANTE

Selon Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général, Royal LePage, région du Québec, « la chose à retenir est que la réduction de l’inflation près du taux cible n’aura pas suffi à freiner bien longtemps l’augmentation des prix de l’immobilier, faute d’offre ».

« Le manque encore criant d’unités pour satisfaire à la croissance de la demande et de la population est voué à perdurer, explique-t-il, tant et aussi longtemps que les investissements des paliers de gouvernements ne se concrétiseront pas dans le paysage urbain. »

Dominic St-Pierre estime d’ailleurs que « le défi est colossal, puisque le Québec demeure en déficit de plus de 1,2 millions de logements d’ici la fin de la décennie pour retrouver un semblant d’abordabilité ».

Il ajoute que même si l’on s’attend à une baisse des taux d’intérêt en 2024, « les consommateurs seront appelés à s’adapter à une nouvelle réalité, puisque l’époque des taux ultra-faibles est révolue. À court terme, cela devrait contenir la hausse des prix des propriétés, le temps que les ménages ajustent leurs comportements d’achat ».

LE RECUL DES MISES EN CHANTIER

Par ailleurs, la région de Montréal est la ville canadienne où les mises en chantier ont le plus baissé lors du premier semestre de 2023, « un record de 26 ans, et les pronostics pour 2024 ne sont pas optimaux ».

D’après Royal LePage, « l’augmentation des coûts d’emprunt a affecté considérablement le portefeuille des constructeurs et promoteurs immobiliers au cours de la dernière année ».

UNE REPRISE ATTENDUE

Lorsque les taux d’intérêt se mettront à décliner, il est prévisible, selon Royal LePage, que « le segment de la copropriété dans la région du Grand Montréal soit aux premières loges de la demande refoulée, avec un taux d’appréciation légèrement supérieur à celui de l’unifamiliale ». 

En outre, le marché des propriétés unifamiliales d’un million de dollars et plus devrait aussi observer une reprise.

« Pour cette catégorie d’acheteurs, le déménagement d’une propriété à l’autre n’est généralement pas une nécessité urgente. Plusieurs ont donc préféré attendre afin de profiter de conditions de financement plus favorables, mais reviendront sur le marché rapidement lorsque la Banque centrale annoncera le début d’un cycle baissier des taux d’intérêt », soutient Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé, Royal LePage Tendance, à Montréal.

DES FACTEURS À CONSIDÉRER

Certains facteurs, dont l’endettement des ménages, pourraient cependant influencer la décision des consommateurs quant à l’achat d’une propriété en 2024, en dépit d’une baisse des taux d’intérêt largement attendue.

« L’endettement des ménages québécois est élevé, et malgré des signes de soulagement des coûts d’emprunt à l’horizon, leur pouvoir d’achat demeurera limité. L’ajustement à la baisse du taux de financement à un jour de la Banque du Canada, même d’un quart de point de pourcentage, pourrait envoyer un message fort aux consommateurs vis-à-vis de la conjoncture économique future. La cadence à laquelle le rééquilibrage des taux d’intérêt se fera jouera aussi un grand rôle dans l’équation », évalue Dominic St-Pierre.

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Natalie Savaria

Nathalie Savaria

Nathalie Savaria a été rédactrice en chef de magazines dans le domaine de l’immobilier commercial. Elle est journaliste indépendante.