Parent propriétaire, enfant propriétaire

Par Didier Bert | 28 novembre 2023 | Dernière mise à jour le 27 novembre 2023
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Une famille heureuse avec des cartons dans une nouvelle maison le jour du déménagement.
Vasyl / AdobeStock

Les enfants de propriétaires résidentiels sont deux à trois fois plus susceptibles de devenir eux-mêmes propriétaires, comparativement aux autres.

Une étude de Statistique Canada montre une corrélation assez forte d’une génération à l’autre quant au fait d’être propriétaire résidentiel.

Les enfants de parents propriétaires sont deux fois plus susceptibles d’être eux-mêmes propriétaires en 2021 que les enfants adultes de personnes non-propriétaires, montre l’étude menée auprès d’adultes nés dans les années 1990, tirée de statistiques sur le logement au Canada.

Quand les parents détiennent plusieurs propriétés, leurs enfants sont même trois fois plus susceptibles d’être propriétaires en 2021 que ceux dont les parents ne possédaient pas de propriété. Ainsi, la moitié (53 %) des enfants multipropriétaires ont des parents eux-mêmes multipropriétaires. Mais seuls 10 % des enfants détenant plusieurs propriétés ont des parents non-propriétaires.

L’étude s’intéresse aussi aux revenus des enfants qui sont dans ces différentes situations. Les enfants de parents propriétaires gagnent en moyenne des revenus plus élevés que les autres. Le plus gros écart demeure toutefois entre les enfants propriétaires et ceux qui ne le sont pas : les premiers gagnent des revenus près de deux fois supérieurs aux autres.

Cette étude rappelle un sondage mené par Ipsos plus tôt cette année dans laquelle la plupart des Canadiens qui ne sont pas propriétaires affirment qu’ils ont renoncé à aspirer à être propriétaires et que cela est « dorénavant seulement pour les riches ».

L’étude de Statistique Canada montre que ce sentiment n’est pas loin de la réalité. « L’analyse établit un lien positif solide entre l’accession à la propriété des parents et la probabilité d’accession à la propriété pour leurs enfants adultes, même après avoir tenu compte du revenu, de l’âge et de la province de résidence. Les inégalités d’accès à la propriété semblent s’être reproduites à travers les générations dans la mesure où l’accession à la propriété des parents procure à leurs enfants des avantages financiers significatifs », mentionne le rapport.

Cette étude est publiée alors que le gouvernement fédéral tente depuis plusieurs années de faciliter l’accès à la propriété résidentielle. Cette année, il a instauré le Compte d’épargne pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), qui permet d’épargner à l’abri de l’impôt en vue d’acquérir une première résidence admissible.

Les principales institutions financières ont progressivement déployé le CELIAPP, offrant un plafond de 40 000 $ avec des cotisations annuelles limitées à 8 000 $. Les droits de cotisation inutilisés des années précédentes peuvent être reportés tant que le compte est ouvert. Les cotisations, les revenus de placement et les gains en capital peuvent être retirés en franchise d’impôt quand il s’agit d’un retrait admissible.

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Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.