Stagnation de l’économie, défis persistants pour les PME

Alors que d’autres prédisent que le pire est à venir, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) se montre un peu plus optimiste envers l’économie canadienne. Dans la dernière édition du rapport Perspectives trimestrielles des PME qui vient d’être publié, la FCEI prévoit que le pays devrait esquiver de justesse une récession pour la deuxième moitié de 2023.

Ces prévisions économiques sont basées sur les données les plus récentes du Baromètre des affaires mensuel de la FCEI. À la lumière de leur analyse, celle-ci anticipe une faible croissance économique de 0,3 % au troisième trimestre 2023, suivie d’une amélioration modeste à 1,4 % au quatrième trimestre. Toutefois, la situation reste préoccupante pour les propriétaires de PME, en particulier dans le secteur du commerce de détail où le volume des ventes reste stable en dépit de l’augmentation des prix.

La question de l’inflation demeure centrale. Malgré une légère hausse au T3 et une diminution prévue au T4, l’inflation restera probablement au-dessus de la fourchette cible de la Banque du Canada, qui est de 1 à 3 %. Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI, est d’avis que si l’inflation continue à flirter avec les 3 %, la Banque du Canada pourrait envisager une autre augmentation de son taux directeur.

L’un des signes positifs est la diminution du taux de postes vacants dans le secteur privé, qui a enregistré un léger recul pour s’établir à 4,2 % au T3, représentant 594 900 postes à pourvoir. Bien que cela puisse sembler une amélioration, Gaudreault a souligné que ce chiffre est encore bien supérieur à ceux enregistrés avant la pandémie, qualifiant le passage d’une « situation extrêmement mauvaise à une situation très mauvaise ».

Un défi pour les PME : l’augmentation notable des loyers commerciaux. Selon les données de Statistique Canada et de la FCEI, 51 % des entreprises locataires ont connu une hausse d’au moins 6 % de leur loyer au cours des 12 derniers mois. De plus, 33 % des propriétaires de ces PME ont envisagé de déménager, tandis que 7 % ont déjà franchi le pas.

Le ralentissement de la demande représente un souci particulier pour les détaillants d’articles coûteux. Ces entreprises sont plus susceptibles de se retrouver avec des stocks invendus. Beaucoup comptent sur la période des fêtes pour améliorer leurs finances, mais avec des coûts d’exploitation toujours élevés et des obligations imminentes, comme le remboursement des prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), la reprise risque d’être laborieuse, selon Simon Gaudreault.