Une autre récession pour le Québec

Par La Presse Canadienne | 28 octobre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Québec replongera en récession d’ici à la fin de l’année, prédit l’économiste et ancien ministre des Finances, Carlos Leitao.

« L’économie se détériore au Québec », malgré « l’embellie » de l’été dernier, et il y a une « décélération », a expliqué le député libéral en conférence de presse mercredi matin au parlement. De nombreux indicateurs sont en baisse, dont les exportations, la confiance des consommateurs et la création d’emplois.

« On a recommencé à perdre des emplois, ça va se détériorer, cela aura des répercussions sur la confiance des ménages, le produit intérieur brut (PIB) et les revenus de l’État », a-t-il précisé en entrevue avec La Presse Canadienne. Avant de se lancer en politique, M. Leitao s’était fait connaître à titre d’économiste à la Banque Laurentienne.

En raison de la pandémie, le Québec, comme beaucoup d’autres économies dans le monde occidental, était entré en récession en début d’année, c’est-à-dire qu’il avait connu deux trimestres de décroissance. Après le rebond du déconfinement de l’été, les deux prochains trimestres devraient également être négatifs, estime l’élu libéral.

« Dans mon esprit, c’est la même récession », a-t-il résumé. Dans les prochains moins, on assistera à un ralentissement des investissements privés, des mises en chantier, etc.

« Déjà que les investissements privés étaient chancelants, ils seront encore moins élevés. L’investissement public va s’accélérer, mais ne pourra pas compenser pleinement la baisse. »

Selon lui, le gouvernement doit agir de façon simultanée sur deux fronts, et rapidement. D’abord, il faut soutenir plus massivement l’économie locale, sinon il faudra des années pour se remettre de son effondrement, a plaidé le député libéral.

« On est encore dans l’urgence, surtout pour l’économie de proximité, le commerce de détail, l’hôtellerie, la restauration, tous des secteurs frappés par la crise sanitaire. Ça coûterait cher (de les soutenir), mais le prix à payer pour laisser tomber l’économie de proximité sera encore plus élevé et cela prendrait beaucoup trop de temps. »

Et en outre, il est plus que temps que le gouvernement profite de cette conjoncture pour investir dans la transition énergétique, dans des secteurs économiques d’avenir sobres en carbone, a argué M. Leitao.

La Presse Canadienne