Exportations canadiennes : une décennie perdue

Par Ronald McKenzie | 17 avril 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les entreprises canadiennes qui font leur pain et leur beurre en exportant leurs marchandises sont capables de rivaliser avec leurs concurrentes mondiales. Malheureusement, trop peu d’entre elles « tirent parti des possibilités offertes ailleurs dans le vaste marché émergeant, ce qui limite la capacité de croissance de l’économie », lit-on dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.

Ainsi, malgré le fait que le Canada est signataire de 10 accords de libre-échange, incluant celui avec les États-Unis, il a « largement échoué à pénétrer un marché mondial qui a connu une croissance de quelque 70 % depuis 2002 ». Sur ce front, il s’agit d’une décennie perdue.

Pourquoi cet échec? Parce que les entreprises canadiennes persistent à exporter vers les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays développés. Certes, les produits canadiens trouvent preneur en Chine, mais, comme le signale Marchés mondiaux CIBC, ces échanges ne comptent que pour 1 % des importations totales de la Chine.

L’empire du Milieu mis à part, le Canada fait piètre figure lorsqu’il cherche à vendre ses marchandises aux autres pays émergents. « Les parts allant vers tous les autres pays en développement (à l’exception de la petite Bulgarie) ont diminué. Ainsi, malgré l’intensification des efforts, la diversification des exportations canadiennes perd de son dynamisme. En fait, en glissement annuel, nos exportations vers les destinations autres que les États-Unis sont actuellement en chute », déplore Marchés mondiaux CIBC.

C’est d’autant plus dommage que le Canada est capable d’en découdre avec ses concurrents. Parmi les 15 plus importants exportateurs canadiens vers la Chine, 10 font face à une concurrence provenant des États-Unis. « Même avec le renforcement du dollar canadien, c’est un combat que certains secteurs remportent. Les améliorations des parts de marché dans des domaines comme le pétrole, les graines, les grains et les fruits, ainsi que la pâte et les aéronefs, témoignent de ce fait. »

Les exportateurs qui souhaitent tirer leur épingle du jeu doivent se poser la question suivante : dans quelle mesure pouvons-nous rapidement nous adapter pour inverser la tendance générale à la baisse? « Ce que l’expérience en Chine démontre toutefois, c’est que les sociétés canadiennes peuvent rivaliser et réussir dans tous les marchés en développement. Cela devrait les inciter à élargir leurs horizons vers d’autres marchés en croissance au cours de la prochaine décennie », souligne Marchés mondiaux CIBC.

Ronald McKenzie