Financer sa retraite avec sa maison, une entreprise risquée

Par Ronald McKenzie | 1 novembre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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« Les gens ne devraient pas compter exclusivement sur leur maison pour financer leur retraite et devraient plutôt s’efforcer d’accroître leur épargne-retraite personnelle. »

Voilà l’un des conseils que formule BMO Banque de Montréal à la suite d’un sondage réalisé pour analyser la relation entre le degré de préparation à la retraite des Canadiens et leur attitude à l’égard de la propriété d’une maison.

L’étude de BMO permet de constater que :

* Un Canadien sur trois déclare que son principal objectif de vie est de s’assurer une retraite confortable.

* Cependant, 40 % des personnes interrogées ne sont pas certaines de pouvoir économiser suffisamment pour financer leur style de vie idéal à la retraite.

* Dans 29 % des cas, elles prévoient devoir repousser leur départ à la retraite ou travailler à temps partiel pendant leur retraite parce qu’elles n’auront pas assez économisé.

* 41 % des participants considèrent la valeur nette qu’ils sont en train d’accumuler dans leur maison comme une source de financement complémentaire pour leur retraite.

L’ennui, avec cette histoire de maison qu’on veut vendre à la retraite pour s’installer dans un logement plus petit, c’est qu’il comporte plusieurs éléments impondérables, risqués même, dit BMO.

Par exemple :

* La fluctuation des marchés. La majorité (87 %) des baby-boomers ont vu leur maison prendre de la valeur, 50 % ou plus dans bien des cas. Cependant, étant donné que de plus de baby-boomers prennent leur retraite et vendent leur maison, les prix pourraient baisser.

* L’attitude à l’égard de la propriété. Les Canadiens sont tiraillés entre l’idée de conserver leur « château » et celle de le considérer comme un actif de retraite. Selon le rapport de BMO, 45 % des propriétaires de maison n’ont pas l’intention de vendre leur résidence, tandis que 34 % des participants à l’étude ne savent pas exactement s’ils vont la vendre avant leur départ à la retraite ou pendant leur retraite.

* Les normes de crédit. Le resserrement des politiques de crédit et le risque d’une hausse des taux d’intérêt pourraient, s’ils se concrétisent, réduire le nombre d’acheteurs de maison admissibles et inciter les gens à acheter des maisons plus petites et moins chères. « En fait, ces conditions pourraient bien pousser les gens à ne pas acheter de maison du tout, ce qui pourrait avoir des répercussions sur le marché de l’habitation », précise BMO.

* Le prolongement de l’hypothèque et des autres dettes pendant la retraite. Les résultats d’un sondage récent semblent indiquer que de nombreux baby-boomers retraités ont encore un prêt hypothécaire et d’autres dettes. Par conséquent, il se pourrait qu’ils n’aient pas accumulé autant de valeur nette qu’ils l’auraient voulu dans leur maison et qu’ils soient plus vulnérables en cas de hausse des taux d’intérêt.

Les Canadiens doivent faire preuve de prudence et ne pas trop compter sur la valeur de nette de leur maison pour financer leur retraite.

À la place, « ils devraient plutôt surveiller la dette de leur ménage et élaborer un solide plan financier comportant des mesures pour augmenter leur épargne-retraite personnelle », conclut BMO.

Ronald McKenzie