Des travailleurs à la demande tentés par l’évitement fiscal

Par La rédaction | 27 mars 2024 | Dernière mise à jour le 26 mars 2024
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Femme asiatique planifiant le budget et utilisant la calculatrice sur smartphone.
staticnak1983 / iStock

Avec la hausse du coût de la vie, de nombreux Québécois acceptent un second emploi pour arrondir les fins de mois, que ce soit un travail à la pige ou à forfait, la livraison de repas, le gardiennage d’animaux de compagnie, la location d’hébergement à court terme, etc.

Un récent sondage commandé par H&R Block Canada révèle qu’une proportion importante de ces travailleurs à la demande envisage de ne pas déclarer une partie, voire la totalité, de leurs revenus supplémentaires.

Selon les résultats du sondage, 29 % des travailleurs à la demande québécois seraient prêts à prendre le risque de ne déclarer « aucun » de leurs revenus, tandis que 42 % se disent prêts à ne pas déclarer « tous » leurs revenus complémentaires.

Une décision risquée sur le plan fiscal, qui reflète les pressions financières croissantes ressenties par de nombreux travailleurs qui affirment ne pas pouvoir assumer les dépenses courantes en raison du contexte inflationniste.

UNE DÉCISION QUI PEUT ÊTRE COÛTEUSE

Le non-respect des lois en matière de déclaration de revenus constitue une infraction à la loi et peut entraîner des conséquences importantes, rappelle Yannick Lemay, pro de l’impôt chez H&R Block Canada.

« L’Agence du revenu du Canada et Revenu Québec peuvent vérifier les documents des travailleurs jusqu’à six ans après une année d’imposition, rappelle-t-il. En omettant de déclarer tous leurs revenus, les Canadiens risquent de se voir imposer des pénalités et des intérêts importants en plus de devoir payer tout montant dû. »

Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle réglementation (le projet de loi C-47) impose aux opérateurs de plateformes de travail numériques de déclarer leurs revenus. Ces modifications visent à accroître la transparence fiscale et à inciter les travailleurs à respecter leurs obligations fiscales.

Parmi les travailleurs à la demande qui ont cherché un revenu supplémentaire, la majorité (68 %) considère ce travail comme une activité secondaire en plus de leur emploi principal. Plus de la moitié (57 %) d’entre eux affirme que leur employeur principal est au courant de leur emploi parallèle.

DES DÉDUCTIONS MÉCONNUES

Le sondage révèle aussi que seulement 14 % des travailleurs ont une compréhension claire des implications fiscales du travail à la demande. Cela veut dire qu’ils sont nombreux à ne pas connaître le large éventail de déductions et de crédits auxquels ils ont droit. Ils paient ainsi plus d’impôt qu’ils ne le devraient ou ils se privent d’un remboursement.

Parmi les dépenses déductibles, mentionnons les dépenses relatives à un véhicule, les frais de déplacement, les dépenses de bureau à domicile, les frais comptables et juridiques, l’abonnement à des logiciels, etc.

Les travailleurs à la demande se doivent de tenir un registre détaillé de leurs revenus et dépenses, à conserver pendant au moins six ans. Faute de retenues à la source, ils doivent également mettre de l’argent de côté pour payer les impôts sur le revenu.

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La rédaction