France : amende salée record pour un courtier libanais

Par Dominique Lamy | 28 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le gendarme boursier français vient d’infliger la plus grosse amende de son histoire à Joseph Raad, un courtier libanais qui se verra ainsi soulagé de 14 millions d’euros dans le cadre d’un délit d’initié.

La commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF) — fondée en 2003 — a effectivement annoncé, le 24 octobre, avoir infligé cette lourde peine financière à l’opérateur de marché pour l’utilisation d’informations privilégiées.

L’informateur au dossier, Charles Rosier, — cousin de Joseph Raad — est quant à lui un ancien salarié de la banque suisse UBS. Il est de son côté condamné à 400000€ d’amende.

Le premier aurait fourni de l’information au second dans le cadre de l’offre publique d’achat (OPA) de Geodis par la SNCF (Société nationale des chemins de fer français), déposée le 6 avril 2008. Dans les jours précédant l’annonce de cette transaction de 1,1 milliard d’euros, Joseph Raad aurait procédé à plusieurs achats du titre de Geodis dans l’objectif de le revendre au prix supérieur proposé par SNCF une fois l’OPA annoncée.

Ainsi, les achats répétitifs à prix moindre effectués entre le 20 mars et le 4 avril 2008 auraient procuré un profit à la revente de 6,2 millions d’euros à M. Raad.

Dans sa décision, la Commission souligne que « les acquisitions faites par M. Joseph Raad, professionnel averti des marchés, étaient à la fois atypiques par rapport à ses choix habituels et fort risqués, compte tenu de la tendance baissière et de la faible liquidité du titre Geodis. Elle en déduit qu’à la date à partir de laquelle elles ont été initiées, elles ne peuvent s’expliquer que par l’assurance que le cours allait bientôt monter », peut-on lire dans le communiqué diffusé.

Finalement, et pour fixer le montant des sanctions, la Commission a tenu compte de prime abord de l’importance et de la nature des fonctions exercées par M. Charles Rosier au sein de la banque coresponsable de l’OPA en question, qui exigeaient de lui une abstention totale de communication des informations privilégiées auxquelles il avait accès.

L’organisme révèle avoir aussi pris en compte la qualité de professionnel des marchés de M. Joseph Raad, particulièrement averti de son obligation de s’abstenir d’utiliser une information privilégiée, et de l’importance du profit pécuniaire réalisé par ce délit d’initié.

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Dominique Lamy