Gestion du FISF : l’ADQ saisit le dossier

Par Ronald McKenzie | 29 août 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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« Plusieurs professionnels des services financiers m’ont envoyé des courriels pour dénoncer la hausse des cotisations au Fonds d’indemnisation des services financiers [FISF]. Ce n’est pas normal que l’ensemble des conseillers doivent payer pour les fraudes commises par quelques individus. »

Le député Hubert Benoit, qui représente la circonscription de Montmorency pour l’ADQ, déplore que l’Autorité des marchés financiers(AMF)ait choisi la « solution facile » pour renflouer le FISF. Hubert Benoit sait de quoi il parle. Co-fondateur en 2003 du cabinet Lévesque, Benoit et Associés, il détient les titres de conseiller en sécurité financière et de représentant en épargne collective. « Je vais être doublement augmenté, et ça va durer pendant cinq ans », lance-t-il.

C’est en parcourant son comté que d’anciens collègues qui travaillent à la Great-West, chez Mackenzie et au Groupe Investors l’ont mis au courant de la situation. Il a l’intention « d’amener cette question sur les tables de travail ». Critique de l’opposition officielle en matière de régimes de retraite, Hubert Benoit indique que la gestion du FISF et son mode de financement seront abordés au cours d’une prochaine séance de la Commission des finances publiques. Les dates restent à déterminer. « Les professionnels des services financiers devraient siéger au FISF, évidemment. C’est de notre argent qu’il s’agit! »

Il précise que Gilles Taillon, député de Chauveau et porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances, pilotera le dossier. « M. Taillon est membre de la Commission des finances publiques. Moi, je siège à la Commission de l’administration publique. » Mais cela ne l’empêchera pas d’intervenir sur le FISF à l’Assemblée nationale.

Hubert Benoit est déçu de la tournure du scandale Norbourg, qui est la bougie d’allumage de cette histoire. « Les institutions financières avaient fait un travail remarquable pour redorer le blason des professionnels des services financiers. Pendant longtemps, on passait pour des colporteurs d’assurances. On avait pourtant réussi à faire comprendre aux consommateurs que nous pouvions réellement les aider en matière de planification de la retraite, de sécurité financière, de besoins successoraux, etc. Et voilà qu’en deux ou trois mois, des gens mal intentionnés, des criminels, ont anéanti ce travail. » Pour ajouter l’insulte à l’injure, l’AMF décide de refiler la facture aux conseillers. « Si vous écopez d’une contravention pour vitesse excessive, ce n’est pas à moi de la payer », illustre-t-il.

Qu’aurait dû faire l’AMF? « Je n’ai pas la réponse à cette question. Mais comme le dit Yves Michaud, le Robin des banques, il faut que la loi ait des dents, que les fraudeurs aient peur du gendarme. Si les coupables du scandale Norbourg s’en tirent avec deux ans de prison seulement, où est la justice? Une personne qui a l’intention d’embarquer dans une spirale de malhonnêteté y pensera à deux fois si elle sait qu’elle risque 25 ans de prison. »

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