Gestionnaires en direct – Taux d’intérêt : un couvercle qui pèse lourd

Par La rédaction | 5 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Plusieurs facteurs pèsent lourd sur le « couvercle » qui empêche les taux d’intérêt d’augmenter, observe Patrick O’Toole, vice-président, titres à revenus fixes mondiaux à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquer ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct.

« Les taux font face aux mêmes vents contraires depuis plusieurs années, mais d’autres s’y sont ajoutés », dit l’expert.

Il cite notamment le ralentissement de la Chine, l’attitude de l’OPEC concernant les prix du pétrole, la guerre en Syrie et la crise des migrants, les menaces britanniques de quitter l’Europe (le fameux Brexit), les problèmes des banques européennes, et l’endettement persistant de la Grèce.

« Tout cela rend les investisseurs nerveux, et ils ont tendance à se réfugier dans les obligations gouvernementales, ce qui pousse les prix vers le haut et les rendements vers le bas », explique Patrick O’Toole.

Il faut ajouter à cela les politiques d’apaisement quantitatif des banques centrales européenne et japonaise, qui pèsent sur le « couvercle » puisqu’elles consistent à acheter des titres souverains en masse.

Par-dessus le marché, deux forces négatives ont gagné en vigueur : la démographie et l’endettement.

« La population active du Canada et des États-Unis augmente de moins d’un pour cent par année, ce qui n’est pas bon pour la croissance. Quand celle-ci est lente, les taux d’intérêt et les rendements obligataires sont bas », commente Patrick O’Toole.

« Les foyers américains se sont beaucoup endettés afin d’acheter une ou plusieurs propriétés, ou utiliser leur maison comme guichet automatique. Bien qu’ils aient réduit leur endettement, le niveau mondial est désormais supérieur aux pics de la crise financière de 2008. »

Cela ne veut pas dire que les taux directeurs ne grimperont pas, mais les forces en présence les tirent vers des niveaux « plus bas que ce que la plupart d’entre nous ont connu dans leur vie », poursuit Patrick O’Toole.

Alors quelle stratégie adopter pour les placements à revenus fixes? Surpondérer les obligations de société, recommande l’expert.

« L’époque où les investisseurs voyaient peu de différence entre les titres des gouvernements et ceux des sociétés est bien révolue. Désormais, ces derniers peuvent offrir des rendements de deux ou trois fois supérieurs. La stratégie ne paie pas chaque trimestre ou chaque année, mais à moyen et long terme, les titres de sociétés surperforment. Les investisseurs doivent s’habituer à des rendements plus faibles tant du côté des obligations que des autres catégories d’actifs. Si on cherche le rendement, une plus grande part de risque est de mise. »

Note : Des mises à jour concernant les taux d’intérêt seront bientôt annoncées par la Banque du Canada (13 avril) et la Fed (27 avril).

La rédaction