Amaya : un recours collectif contre David Baazov?

Par La rédaction | 24 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’ex-PDG d’Amaya pourrait être confronté à un recours collectif d’investisseurs mécontents si la demande d’un résident de Saint-Jean-sur-Richelieu est acceptée par les tribunaux, rapporte La Presse.

Le 14 novembre 2016, Denis Gauthier a acheté 250 actions d’Amaya au prix de 21,41 dollars l’unité, soit une transaction d’environ 5 300 dollars effectuée par l’entremise d’un compte de courtage à escompte. Quelques heures auparavant, David Baazov avait en effet annoncé qu’il offrait 24 dollars par action pour racheter la compagnie de Pointe-Claire, ce qui représentait alors l’équivalent d’un gain de 30 % par rapport au cours de l’action de 18,34 dollars enregistré à la fermeture de la séance précédente.

Pour l’aider à financer son offre, l’ancien patron d’Amaya soutenait avoir obtenu des lettres d’engagement de deux firmes de Hong Kong, Head & Shoulders Financial Group et Goldenway Capital, ainsi que de la société KBC Aldini Capital, établie à Dubaï. Or, neuf jours plus tard, l’homme d’affaires se rétractait et indiquait finalement ne pas avoir reçu l’appui de KBC Aldini dans sa tentative d’acquérir Amaya.

UNE PERTE DE 1 000 $

Denis Gauthier, qui avait vu là une occasion d’investissement, soutient aujourd’hui avoir vendu ses actions d’Amaya après avoir pris connaissance de ce rebondissement. « J’ai perdu près de 1 000 dollars, et sur un investissement de 5 000 dollars, c’est beaucoup, explique-t-il dans La Presse. C’est une question de principe. Il faut que les gens qui manipulent [les cours] subissent des conséquences », ajoute-t-il, estimant qu’il s’est fait arnaquer.

Le résident de Saint-Jean-sur-Richelieu réclame donc l’autorisation des tribunaux de lancer une procédure de recours collectif contre l’ex-patron d’Amaya. Dans la requête qu’il a déposée la semaine dernière devant la Cour supérieure du Québec par l’intermédiaire de son avocat Shawn Faguy, il affirme que la perte financière qu’il a subie résulte d’un stratagème destiné à faire monter artificiellement le cours de la compagnie grâce à la publication de documents contenant de fausses déclarations au sujet d’une offre de rachat bidon, détaille La Presse.

Une affirmation que les proches de David Baazov réfutent catégoriquement. « Il s’agit d’une demande d’autorisation, et ça prendra plusieurs mois avant que les tribunaux rendent une décision. Il n’y a aucune certitude qu’un recours collectif ira de l’avant, loin de là. Entre-temps, David Baazov examinera ses recours légaux possibles afin de contrer cette démarche futile », indique au quotidien Adam Sharon, porte-parole de l’homme d’affaires.

DÉJÀ ACCUSÉ DE DÉLITS D’INITIÉS

Rappelons que David Baazov a été accusé l’an dernier d’avoir commis des délits d’initiés dans le cadre de l’acquisition de la firme PokerStars par Amaya il y a trois ans. Son procès, qui devrait débuter en novembre, sera le plus important du genre au Québec. Il est ainsi soupçonné par l’Autorité des marchés financiers d’être la source d’un « coulage majeur d’informations privilégiées » ayant entraîné plusieurs délits d’initié depuis 2010, précise La Presse.

Enfin, il pourrait aussi devoir faire face à un autre recours collectif que souhaitent intenter Michael Shatilla, un courtier immobilier de Westmount, et Jacques Lemelin, un professionnel de la finance québécois. Déposée au printemps 2016, leur demande exige compensation pour les investisseurs ayant perdu de l’argent après avoir effectué des transactions sur le titre d’Amaya entre le 31 mars 2014 et le 22 mars 2016.

« Leurs avocats feront notamment valoir qu’en raison d’une fausse représentation de faits importants, des investisseurs se retrouvent lésés, car ils auraient pu acheter des actions d’Amaya à un prix inférieur alors que d’autres investisseurs ont vu la valeur de leurs actions chuter », écrivait alors La Presse.

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