Avez-vous les moyens de vous séparer ?

Que ce soit l’épicerie, l’essence ou les intérêts que nous payons : tout a augmenté de façon considérable.

La vie à deux aide assurément à la gestion du budget. Certaines dépenses peuvent ainsi être partagées et allègent le quotidien financier du couple. Mais qu’en est-il des gens seuls, à la suite, entre autres, d’une séparation, qui sont propriétaires d’une maison ? Comment arrivent-ils à joindre les deux bouts ?

LA PREMIÈRE QUESTION À LEUR POSER

Quand avez-vous pris le temps de faire votre budget et d’évaluer réellement les coûts de votre train de vie ?

Faisons l’exercice sommairement pour bien le comprendre en établissant le budget approximatif d’une personne seule, sans région administrative précise. Prenons un salarié, avec un revenu brut de 80 000 $, habitant dans une propriété d’une valeur de 400 000 $, et ayant un prêt hypothécaire fraîchement renouvelé de 300 000 $ à 5,49 % d’intérêt, amorti sur 25 ans.

Les frais de condo, l’entretien et la réparation du véhicule, le stationnement, les postes de péage, le transport en commun, les taxis, la pension alimentaire, l’épargne, le paiement de dettes quelles qu’elles soient, les frais liés au ménage, aux cadeaux, loisirs, abonnements, animaux de compagnie, voyages, vacances, dons de charité, au dentiste, à l’optométriste ou aux médicaments ont été omis pour des raisons de concision.

Outre le fait que vous n’êtes peut-être pas d’accord avec ces chiffres approximatifs, ne reflétant sans doute pas votre réalité, regardons le montant net disponible afin de boucler ce budget de 53 652 $de dépenses.

En fait, selon un revenu brut de 80 000 $, le montant de revenu net approximatif pour un salarié au Québec serait de 54 256 $, laissant à cette personne un maigre 604 $discrétionnaire selon le budget établi.

Et si on ajoutait les dépenses d’une seconde personne au même budget ? Une nouvelle flamme, par exemple.

Considérons que cette personne possède aussi une voiture et des postes de dépenses relativement restreints. Les montants ci-après représentent les ajouts au budget précédent.

Supposons que cette personne jouit d’un revenu brut de 60 000 $et donc d’un revenu net approximatif de 42 083 $dont on ampute 18 804 $supplémentaire en dépenses, cela nous laisse donc cette fois un surplus de 23 279 $. Un montant bien substantiel en comparaison du 604 $de notre personne seule.

Dans le cas de la colocation et du partage des dépenses, les individus se retrouvent donc avec tout près de 2 000 $net disponible mensuellement pour les dépenses et obligations, dont l’épargne-retraite. Une situation plus logique, mais tout de même précaire puisqu’il est sain de consacrer environ 15 % de notre revenu brut en épargne, soit 21 000 $annuellement pour nos deux clients fictifs.

Je reviens donc à cette question de base:avez-vous les moyens de vous séparer ? Certes, le facteur financier n’est assurément pas le premier à considérer dans cette décision, mais le coût de la vie actuel incite certainement à la cohabitation, en couple ou non.

Verra-t-on bientôt le retour des communes ?

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Hugo Neveu est vice-président fusions et acquisitions, Synex Assurance, Synex Solutions collectives, et courtier hypothécaire et associé principal pour CONSORTIUM Hypothécaire.