« Big Tech » dans la mire des régulateurs

Après une année 2020 remplie de poursuites et de commissions parlementaires, les géants des technologies font face à un risque réglementaire élevé cette année, croit Jonathan Mzengeza, gestionnaire de portefeuille spécialisé dans ce secteur à Gestion d’actifs CIBC.

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Il commence par faire le tour des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui prennent de l’importance dans le secteur.

« Au niveau social, nous identifions les entreprises qui se sont efforcées de maintenir leurs emplois, soutiennent leurs employés dans ces temps difficiles, et encouragent un environnement de travail productif malgré les circonstances. Côté gouvernance, nous relevons celles qui maintiennent une structure de propriété et de décision qui permet aux actionnaires de se faire entendre en cas d’enjeux. Et du point de vue environnemental, le plus important dans ce secteur est la lutte aux changements climatiques », dit Jonathan Mzengeza.

Il cite les divisions de services infonuagiques de Microsoft, Amazon et Google, qui ont mis en place des mesures ambitieuses pour atteindre la neutralité carbone. Ils s’efforcent notamment d’alimenter leurs immenses centres de données avec des sources d’énergie renouvelables.

Mais en 2021, les critères ESG deviennent secondaires. C’est le risque réglementaire qu’il faudra surveiller dans le secteur des technos, car il ne fera qu’aller en s’intensifiant selon Jonathan Mzengeza.

« En 2020, Google a fait l’objet de plusieurs poursuites antitrust en lien avec la publicité en ligne ; les régulateurs ont critiqué les rachats de WhatsApp et Instagram par Facebook qui lui donne une concentration excessive de pouvoir de marché ; et Apple fait face à beaucoup de poursuites liées aux frais qu’elle prélève sur ses ventes publicitaires. Toutes ces entreprises encourent aussi des amendes et pénalités dans l’Union européenne, allant jusqu’à 10 % de leurs revenus annuels, si elles échouent à se conformer aux exigences antitrust de plus en plus strictes là-bas », énumère l’expert.

« Le risque réglementaire va donc s’accroître cette année et ces entreprises doivent le prendre en compte dans leurs pratiques sociales et leur gouvernance », explique Jonathan Mzengeza. Il mentionne enfin Amazon, l’une des grandes gagnantes de la pandémie, qui ne sera pas en reste en raison de ses relations parfois troublées avec les commerçants qui utilisent ses services. Et tout ce qui touche à la publicité en ligne sera à éviter de façon générale selon lui.

« Toute entreprise qui recueille ou utilise des renseignements sur les consommateurs à des fins publicitaires s’expose à un risque réglementaire de plus en plus élevé. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Jonathan Mzengeza

Jonathan Mzengeza, CFA Actions – Technologie de l’information Analyste Jonathan Mzengeza est responsable de la recherche sur les sociétés mondiales du secteur des technologies de l’information et de soutenir les mandats mondiaux désignés. Avant de se joindre à GA CIBC en 2012, M. Mzengeza était analyste technique à Chubb du Canada Compagnie d’Assurance. À Chubb, il évaluait, recherchait et analysait les besoins de l’entreprise et des systèmes. Il soutenait aussi la production et le développement d’environnements, notamment en créant et en examinant des documents de conception technique, des plans de mise en œuvre et le suivi de l’environnement. M. Mzengeza a entrepris sa carrière à titre d’analyste de réseau à Nortech Efficient Business Solutions. M. Mzengeza détient un baccalauréat ès sciences en génie électrique et informatique de l’Université du Cap et une maîtrise en administration des affaires de l’Université Concordia. Il possède également le titre de CFA.