Caisse de dépôt : son utilisation des paradis fiscaux dénoncée

Par La rédaction | 16 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le chroniqueur du Journal de Montréal Michel Girard accuse la Caisse de dépôt et placement de profiter des paradis fiscaux, et Québec, de fermer les yeux.

M. Girard croit que le gouvernement du Québec est l’un des gouvernements qui, dans le monde entier, bénéficie le plus des paradis fiscaux.

« En cette période où les gouvernements mènent une lutte acharnée contre les paradis fiscaux, en quoi est-il moins scandaleux de voir des organismes gouvernementaux y brasser des affaires d’or dans le dessein de maximiser la rentabilité de leurs placements? » demande-t-il dans sa plus récente chronique.

« Non, mais quelle hypocrisie! poursuit M. Girard. Profitant de l’affaire des Paradise Papers, qui a volé la vedette durant toute la semaine dernière, le ministre des Finances Carlos Leitao a dévoilé vendredi dernier un plan d’action pour lutter contre les paradis fiscaux, l’évasion fiscale et la planification fiscale agressive. Son plan vise à récupérer les 700 millions de dollars qu’il perd annuellement à cause des stratagèmes d’évitement fiscal utilisés par de riches individus et des sociétés. »

Ce n’est pas la première fois que la Caisse est critiquée à ce sujet.

« Nous cherchons à protéger et faire fructifier les fonds des Québécois en respectant l’esprit et la lettre des lois fiscales applicables », avait-t-elle soutenu dans un communiqué en mai dernier.

DES PLACEMENTS TRÈS LUCRATIFS

Michel Girard, réputé pour prendre régulièrement la défense des petits épargnants, affirme qu’en date du 31 décembre 2016, la Caisse de dépôt et placement du Québec détenait des éléments d’actifs d’une valeur de 26 milliards de dollars aux Bermudes, dans les îles Caïmans, au Luxembourg, en Suisse, dans les îles Vierges britanniques, à Jersey et Guernesey, à l’île Maurice et au Panama.

Pire, le chroniqueur lui reproche d’avoir créé avec des partenaires financiers des fonds spécifiques à son nom, qui ont pignon sur rue dans des paradis fiscaux, pour un total d’éléments d’actifs sous gestion de plus de 2,3 milliards de dollars.

Ces placements sont très lucratifs pour les clients de la Caisse, et en premier lieu le gouvernement du Québec. À lui seul, rappelle M. Girard, il lui fait gérer des éléments d’actifs de 107 milliards de dollars.

Conclusion du chroniqueur : la Caisse légitime l’utilisation des paradis fiscaux et Québec « fait preuve d’hypocrisie en attaquant les utilisateurs des paradis fiscaux, tout en fermant les yeux sur les milliards de dollars de revenus que lui rapportent lesdits paradis fiscaux ».

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