Cinq grands changements perturbateurs

Par Nathalie Savaria | 9 janvier 2024 | Dernière mise à jour le 5 janvier 2024
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Numéro lumineux 5 devant un fond sombre.
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Des changements importants obligent les banques de financement et d’investissement à adopter de nouvelles approches afin de saisir les occasions et relever les défis qui les attendent, soutient un nouveau rapport de McKinsey.

Selon les auteurs du rapport, toutes les organisations devront faire face à cinq changements majeurs qui transforment fondamentalement l’environnement dans lequel elles ont évolué au cours des 15 à 20 dernières années.

UN ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE RADICALEMENT DIFFÉRENT

En raison des problèmes économiques et géopolitiques actuels, les banques de financement et d’investissement devront faire face à au moins trois de ces éléments.

D’abord, la hausse des taux d’intérêt a modifié la dynamique des prêts, augmentant la rentabilité à l’avenir, mais créant des défis dans les portefeuilles existants (par exemple, l’immobilier commercial).

Ensuite, l’accent est de nouveau porté sur les dépôts commerciaux et sur le passif du bilan.

Enfin, les transactions et les modèles transfrontaliers ont été foncièrement perturbés.

D’après le rapport, « les organisations peuvent y réagir en élaborant notamment de nouveaux critères de souscription et en adoptant une approche disciplinée à l’égard de la surveillance du crédit et de la restructuration des portefeuilles existants ».

UN NOUVEL « ART DU POSSIBLE » AXÉ SUR LA TECHNOLOGIE

Les nouvelles technologies ont modifié la façon dont les banques de financement et d’investissement peuvent interagir avec leurs clients.

Elles peuvent désormais offrir des services à la clientèle véritablement numériques (grâce à l’évolution des outils de front office) et tirer parti d’une nouvelle vague de cas d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative.

Pour tirer avantage de ces possibilités, indique le rapport, les banques peuvent faire des investissements ciblés qui stimuleront la productivité en fonction de leurs clients et de leurs produits uniques.

Elles devront accorder une attention particulière au choix des bons cas d’utilisation de l’IA générative, à la création de capacités évolutives et à la gestion des risques associés.

L’ÉVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE ET DE LA GESTION DES RISQUES

D’après McKinsey, des facteurs tels que l’évolution de la réglementation sur les fonds propres et la hausse des taux d’intérêt ont entraîné une volatilité et une exposition au risque accrues pour les portefeuilles des banques de financement et d’investissement.

Les bonnes pratiques de gestion des risques peuvent renforcer la résilience institutionnelle et l’avantage concurrentiel, tout en favorisant la conformité réglementaire, font valoir les auteurs du rapport.

Ainsi, les organisations « devraient s’efforcer de mieux faire connaître les nouvelles réglementations en matière de fonds propres, de trésorerie et de liquidité, ainsi que le risque de crédit de contrepartie, le risque non financier, le risque climatique et l’IA générative, et s’y préparer de manière appropriée ».

LES NOUVELLES STRUCTURES DE MARCHÉ

L’augmentation des prêts par les acteurs du crédit privé et l’essor des actifs tokenisés – une tendance moins établie mais qui pourrait être tout aussi perturbatrice – ont des implications importantes pour les banques de financement et d’investissement.

Pour les auteurs du rapport, les organisations « qui cherchent à répondre à l’essor des prêteurs directs devraient envisager de revoir leur approche en matière de prêts inscrits au bilan et de tirer parti des partenariats et des fonds hors bilan, tout en surveillant et en gérant les risques associés ».

De même, les organisations « qui sont attirées par le potentiel des actifs numériques et de la tokenisation devraient approfondir leur compréhension de ces technologies avant de faire des paris sélectifs, ce qui pourrait inclure l’établissement de relations au sein de l’écosystème existant et la participation aux efforts de normalisation ».

LES TENDANCES À LONG TERME DANS CERTAINS SECTEURS ET PRODUITS

Plusieurs milliers de milliards de dollars seront nécessaires pour financer la transition vers la carboneutralité, souligne le rapport. Une situation dont les organisations commencent déjà à prendre note, en mettant l’accent sur les opportunités commerciales plus larges liées au financement de la prochaine vague d’entreprises vertes, plutôt que sur les risques et la conformité.

Il existe également des besoins financiers énormes dans d’autres secteurs, comme les infrastructures, l’énergie, les passifs non capitalisés des régimes de retraite et les sciences de la vie.

Pour saisir ces occasions avec succès, les banques de financement et d’investissement « devront se concentrer sur des domaines précis où elles peuvent développer de bons produits et servir les clients de bout en bout ».

Enfin, de plus en plus conscientes de la valeur substantielle inhérente aux activités de gestion de trésorerie, elles devraient aussi envisager de réinventer leurs offres existantes pour libérer ce potentiel.

En conclusion, les auteurs du rapport de McKinsey estiment que les banques de financement et d’investissement « auront besoin de nouvelles stratégies pour réussir ces cinq grands changements. Bien que ces stratégies varient d’une organisation à l’autre, chacune d’entre elles doit décrire les mesures nécessaires pour assurer la sécurité à court terme, renforcer les capacités de base à moyen terme et faire des paris sélectifs et décisifs à long terme ».

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Natalie Savaria

Nathalie Savaria

Nathalie Savaria a été rédactrice en chef de magazines dans le domaine de l’immobilier commercial. Elle est journaliste indépendante.