Climat : les gestionnaires de fonds se questionnent

Par La rédaction | 1 mai 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture
Voiture inondée.
Photo : Martin Haas / 123RF

Le Québec n’est pas le seul endroit en Amérique du Nord à souffrir de graves inondations. Dans le Midwest américain, des inondations historiques ont dévasté les terres agricoles parmi les plus fertiles du pays. À tel point que des gestionnaires de fonds ont commencé à évaluer l’incidence qu’auront les changements climatiques sur les perspectives à long terme des sociétés du secteur agricole.

Des fabricants de tracteurs aux producteurs d’engrais, de nombreuses entreprises tirent leurs revenus des activités agricoles, peut-on lire dans le Globe and Mail. La croissance des événements climatiques extrêmes, qu’il s’agisse d’inondations, de sécheresses ou d’orages violents, risque d’affecter grandement le cours des produits de base issus de l’agriculture, et conséquemment, de la capacité des agriculteurs à dépenser pour faire l’acquisition d’équipement de ferme.

Seulement au Nebraska, les inondations printanières de cette année pourraient entraîner des pertes de récoltes et de bétail de près d’un milliard de dollars, selon les premières estimations.

« Je ne sais plus comment évaluer ces entreprises maintenant, indique Christopher Terry, gestionnaire de portefeuille chez Hodges Capital, à Dallas. Il est difficile de prendre des décisions d’investissement lorsqu’il est question de conséquences qui s’étendront sur plusieurs décennies. »

LE MALHEUR DES UNS FAIT LE BONHEUR DES AUTRES

Certains gestionnaires d’actif croient toutefois que des entreprises du secteur agricole pourraient au contraire bénéficier de conditions climatiques plus extrêmes. Michael Underhill, directeur des investissements à Capital Innovation, croit par exemple que les négociants en grains tels Archer Daniels Midland Co pourraient profiter d’une plus grande volatilité des prix des produits de base. Les changements climatiques pourraient aussi inciter les agriculteurs à investir davantage dans de la nouvelle machinerie, ce qui profitera aux équipementiers comme Deere & Co.

« Si vous pensez que les 10 prochaines années ressembleront aux 10 dernières, le réveil sera brutal », prévient Michael Underhill.

Lucas White, gestionnaire de portefeuille pour la firme de gestion d’actif GMO, dirige pour sa part un fonds commun de placement qui cible les entreprises bien positionnées pour croître dans un contexte de réchauffement climatique. Si le fonds est surpondéré dans les titres liés à l’énergie solaire, il mise également sur les producteurs de potasse et de phosphate. La demande pour ces deux produits utilisés dans la fabrication d’engrais pourrait exploser, croit le gestionnaire, car les orages violents de plus en plus fréquents nettoient les terres agricoles de leurs nutriments.

La rédaction