Correction de 15 % pour les actions américaines?

Par La rédaction | 9 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Presque tout Wall Street est enthousiaste et optimiste quant à l’avenir du marché boursier. Les experts prévoient que le S&P 500 atteindra 1900 points d’ici la fin de 2014, soit 13 % de plus qu’aujourd’hui.

Mais un nouveau rapport de la Société Générale a causé un petit choc, rapporte le Financial Post. En effet, elle prévoit une correction du marché boursier de l’ordre de 15 % dans le premier trimestre de 2014, et affirme que cela pourrait prendre quelques années avant de revenir à la normale.

Dans son rapport intitulé S&P 500 : -15% in sight, then the big sleep (S&P 500 : -15 % et ensuite le grand sommeil), le responsable de la répartition d’actifs de la Société Générale, Alain Bokobza, explique que les politiques de la Réserve fédérale américaine (Fed) et le blocage au Congrès américain auront comme conséquence l’affaiblissement du marché boursier américan, rapporte le Financial Post.

« Stratégiquement, nous conseillons aux investisseurs de se tourner vers la zone euro et les actions japonaises, où les politiques économiques sont beaucoup plus claires, les politiques monétaires très desserrées et le positionnement faible », explique M. Bokobza.

On peut lire aussi dans le rapport que le S&P 500 ne devrait pas subir un déclin trop important d’ici la fin de 2013, puisque la Fed injecte toujours des liquidités dans le marché. La Société Générale prévoit que le S&P 500 sera à 1600 points à la fin de l’année. « Nous pensons que la chute s’accélérera dès le début de 2014. Le S&P 500 devrait chuter à 14 500 points selon nos estimations, une baisse de 15 % par rapport à son sommet. »Elle ajoute que le S&P 500 devrait avoir perdu 16 % à la fin du premier trimestre 2014 et 17 % à la fin du second. Ensuite, il devrait remonter tranquillement, après une reprise technique de 7 %. La Société calcule le S&P 500 devrait terminer l’année 2014 à 1600 points, comme en 2013, ce qui ferait de 2014 une année où le marché serait « assez inchangé ».

Toujours dans ce rapport, la Société Générale évalue que dans les deux ou trois années suivantes, le S&P 500 devrait rester stable, grevé par des rendements en hausse (vers la mi-2015), un dollar américain plus fort et une croissance des revenus limitée, soutenu par des perspectives économiques devraient être meilleures et un nouveau cycle de valeur pour l’actionnaire, qui pourraient conjurer un marché baissier.

Pour la Société Générale, la liquidité est « le moteur principal des actions américaines depuis 2008 ». Autrement dit, les actions ne seront pas en mesure de gérer les taux d’intérêt plus élevés. « Les actions américaines ont été en mesure d’absorber l’augmentation récente du rendement [10 ans] sans panique, grâce à une forte prime de risque des actions, explique M. Bokobza, dont les propos sont rapportés par le Financial Post. Le risque lié aux actions américaines a diminué de 6,8 % à 4,7 % au cours des dix derniers mois. Selon notre modèle de prime de risque exclusive, les actions américaines ne peuvent absorber que 80 [points de base] de plus, soit un rendement obligataire de l’ordre de 3,4 %. »

« Nous trouvons encore qu’il y a des actions américaines intéressantes, mais nous aimons plus particulièrement les secteurs financiers, continue M. Bokobza. Le reste du marché est maintenant revenu à des niveaux d’avant la crise. Au cours des 30 dernières années, la seule période où les actions américaines non-financières se sont négociées à des cours plus élevés a été la bulle technologique (1997-2001), alors que les marchés étaient dans une période “d’exubérance irrationnelle.” »

« Il y a plus d’argent investi dans les actions américaines aujourd’hui qu’en 2007 (ce qui n’est pas le cas des actions européennes), ajoute M. Bokobza. Tout le monde a trouvé de bonnes raisons d’acheter des actions américaines, même si certaines de ces raisons sont incompatibles les unes avec les autres : reprise économique, stimuli monétaires, révolution énergétique, secteur refuge ou simplement un manque d’alternatives. Après avoir gagné 170 % depuis mars 2009, nous croyons que les actions américaines sont des actifs fatigués et bondés, aujourd’hui », conclut-il.

La rédaction