Correction du marché : « Suggérez à vos clients d’aller prendre une marche »

Par Denis Méthot | 22 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le chef de la direction de Sentry, M. Sandy McIntyre, lors de sa présentation à Québec. Photo : Denis Méthot

La récente correction boursière qui a fait perdre 10 % et plus à des fonds a fait peur aux investisseurs plus frileux. Certains ont eu envie de vendre pour limiter leurs pertes, mais c’est une mauvaise stratégie, tout particulièrement pour les retraités ou les futurs retraités, soutient Sandy McIntyre.

« Avec les portefeuilles de retraite, jouez défensif et soyez patients. Il faut faire le moins de changements possible, a conseillé le chef de la direction de Sentry à Québec lors de l’arrêt de la tournée 2014 de la société d’investissements lundi. Quand une baisse survient et que vos clients inquiets vous téléphonent, suggérez-leur d’aller prendre une marche pour voir si le monde a changé. »

M. McIntyre, un gestionnaire qui compte 35 années d’expérience dans l’industrie du placement, a relaté le cas de sa propre mère qu’il conseillait dans ses investissements. À la suite d’une petite chute boursière, elle avait perdu de l’argent et s’en était inquiétée auprès de son fils.

« Je l’avais persuadée d’aller au centre d’achat, a-t-il raconté. À son retour, elle m’avait raconté qu’elle avait eu de la difficulté à se trouver un stationnement tant il y avait de monde dans les magasins et qu’elle avait vu plein de gens repartir avec des sacs sous les bras. Elle avait pu constater de ses yeux que rien n’avait changé malgré le recul passager des marchés ».

Fixation sur le court terme

Les propos rassurants des conseillers ne sécurisent cependant pas tout le monde. Alors que des investisseurs voient dans les corrections boursières d’excellentes opportunités d’achat, d’autres ne voient que leurs pertes à brève échéance. L’investisseur devient souvent son propre ennemi. Cette déclaration d’un conseiller entendue en réunion illustre bien ce problème, estime le chef de la direction.

« Persuader les clients de faire ce qu’il y a de mieux à long terme n’a jamais été aussi difficile, affirmait ce conseiller. Même si je réoriente la conversation, de nombreux investisseurs font une fixation malsaine sur les évènements à court terme, qui peuvent les détourner de leurs véritables objectifs financiers à long terme. À cause d’Internet ou de la télévision, ils se croient experts en la matière ».

« Les jeunes investissent comme des vieux »

Selon M. McIntyre, si on observe la manière dont les Canadiens investissent, on voit une disparité entre la répartition de l’actif et l’horizon de placement. La durée de portefeuille est trop courte, croit-il. Depuis 2000, les investisseurs délaissent les actions et les liquidités au profit des titres à revenu fixe et des mandats équilibrés en raison de la perception du risque.

Ce qui fait dire au gestionnaire de Sentry que les jeunes investissent comme s’ils étaient vieux! La preuve, avance-t-il, les fonds équilibrés représentent 48 % de tous les fonds vendus au Canada.

Les rendements sont ailleurs

D’après les données fournies par M. McIntyre, les fonds de placements immobiliers ont offert les meilleurs rendements annualisés sur 20 ans, soit 10,3 %, suivis du pétrole (10,2 %) et du Standard and Poor’s 500 (9,2 %). Durant la même période, les obligations ont produit 5,7 %, devant l’immobilier résidentiel à 3,1%. L’investisseur moyen obtient généralement un maigre rendement de 2,5 %, tout juste devant l’inflation à 2,4 %.

« L’horizon de placement se compte en semaines ou en mois pour certains investisseurs de détail, mais en années pour les investisseurs institutionnels », a rappelé le conférencier, invitant l’auditoire à apprendre des gestionnaires de fonds de pension et de caisses de retraite :

  • Avoir une démarche de placement cohérente et rigoureuse, qui met l’accent sur les actifs de longue durée;
  • S’en tenir à une approche qui fait fi des évènements à court terme pour favoriser la réalisation de l’objectif à long terme : procurer rendement et croissance;
  • Opter pour une répartition de l’actif disciplinée : révision et rééquilibrage.

Comment aider les clients à maintenir le cap?

Sandy McIntyre suggère notamment aux conseillers d’envisager des catégories d’actifs non traditionnels.

Ces actifs, fait-il valoir, possèdent un flux de trésorerie de grande qualité et de longue durée dans le cas de l’immobilier, des infrastructures et de certains actifs énergétiques. Ils présentent une exposition au profil de risque et de rendement d’autres marchés des capitaux et ils mettent l’accent sur l’accroissement du rendement en fonction du risque.

La stratégie de Sentry

La stratégie de Sentry pour répondre aux préoccupations et aux craintes des petits investisseurs est fort simple, a-t-il enchaîné. Elle repose sur des investissements dans les sociétés avec une perspective à long terme dans des catégories d’actifs à la fois traditionnels et non traditionnels.

La société familiale ne craint pas le domaine de l’immobilier et des ressources, deux secteurs négligés ou craints par certains. Elle investit dans l’immobilier et le pétrole depuis 15 ans et gérait le plus grand fonds de placement immobilier commercial (et non résidentiel) bien avant qu’ils ne deviennent une catégorie d’actif grand public.

Conseiller à la tournée Sentry :

Denis Méthot