Croissance économique canadienne : morosité chez Desjardins et TD

2 octobre 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(02-10-2006)En juillet, le PIB canadien n’a progressé que de 0,2 %, et ce, après une croissance révisée de 0,1 % en mai et un progression pratiquement nulle en juin.

Ces données tièdes incitent les Études économiques Desjardins à prédire une croissance qui pourrait être inférieure à 1 % au 3e trimestre, soit un niveau « largement moindre que notre cible initiale de 2,6 % ».

Mais Desjardins refuse d’être un oiseau de mauvais augure. Selon les informations dont elle dispose actuellement, elle croit que la croissance se situera aux alentours de 2 % au 3etrimestre. C’est quand même en-deçà des 2,6 % prévus antérieurement.

Ses collègues de la Banque TD ont examiné plus attentivement le cas de l’Ontario. Leur constat est sévère. La plus importante province du pays subit de plein fouet les contrecoups du ralentissement économique aux États-Unis. La force du dollar canadien et la hausse des coûts de l’énergie rendent ses entreprises manufacturières de moins en moins concurrentielles.

Les économistes de la TD prévoient pour l’Ontario une croissance de 1,8 % en 2006 et de 2 % en 2007. Mais du même souffle, ils disent que ces chiffrent positifs masquent une dure réalité. En effet, ils sont fonction d’un marché intérieur dynamique, mené par de solides dépenses de consommation et un haut taux d’emploi. Or, si la situation se détériore davantage aux États-Unis, le marché intérieur ontarien pourrait se détériorer rapidement. On pourrait alors assister à une croissance négative de l’économie. En deux mots, un début de récession…

La Banque du Canada aura alors à faire face à des choix déchirants. D’une part, les provinces centrales que sont l’Ontario et le Québec sont dans le pétrin, tandis que les provinces de l’ouest, l’Alberta en tête, nagent dans la richesse. Si elle diminue les taux d’intérêt, elle court le risque de voir l’économie nationale surchauffer, malgré des disparités régionales évidentes. Au contraire, si elle décide de hausser les taux, elle aggravera la situation déjà précaire de l’Ontario et du Québec. D’emblée, les économistes écartent cette dernière hypothèse.

Le scénario le plus probable, croit Desjardins, se situe quelque part entre les deux. Selon elle, la Banque du Canada laissera ses taux d’intérêt directeurs au niveau actuel au cours des prochains mois, et une réduction pourrait être décrétée d’ici le printemps prochain.