Crypto : un administrateur d’Hydro en pleine controverse

Par La rédaction | 27 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Bitcoin dans un piège en métal.
Photo : Yuriy Kirsanov / 123rf

Un administrateur d’Hydro-Québec, qui siège à un comité de l’Autorité des marchés financiers (AMF), participe au lancement d’une cryptomonnaie controversée développée aux îles Caïmans.

François Lafortune est aussi cofondateur de EOS Canada, une des 21 entreprises partenaires du projet de cryptomonnaie EOS, relate le Journal de Montréal.

Or, cette cryptomonnaie fait l’objet de critiques, rappelle le quotidien, qui cite une mise en garde de l’animateur John Oliver dans son émission Last Week Tonight à HBO. L’animateur avait directement cité EOS et Block.one, une firme établie dans le paradis fiscal des îles Caïmans qui développe la cryptomonnaie EOS.

CONFLITS D’INTÉRÊTS?

En plus de sa participation à EOS Canada, François Lafortune est le PDG de Diagram, un incubateur d’entreprises spécialisé en services financiers, assurances et soins de santé. Le conseil d’administration de l’entreprise est présidé par Paul Desmarais III, par ailleurs vice-président de Power Corporation et de la Financière Power.

M. Lafortune siège depuis un an au conseil d’administration d’Hydro-Québec. Or, la société d’État réfléchit présentement à la possibilité de fournir un rabais aux mineurs de cryptomonnaies. Hydro-Québec a précisé que la question n’était pas encore parvenue au conseil d’administration. Si elle y arrivait, M. Lafortune devrait alors s’abstenir de participer à cette discussion pour éviter tout conflit d’intérêts, précise la société d’État au Journal de Montréal.

SUR UN COMITÉ DE L’AUTORITÉ

Par ailleurs, François Lafortune siège au Comité consultatif sur l’innovation technologique (CCIT) de l’Autorité des marchés financiers. L’homme d’affaires achève la première année de ses deux ans de mandat dans ce comité.

La mission du CCIT auprès de l’Autorité est de « maintenir une veille des innovations technologiques dans le secteur financier et de favoriser la compréhension des enjeux d’efficience des marchés et de protection des consommateurs liés à ces innovations », indique le site Web de l’Autorité.

Les membres du CCIT s’engagent à « ne divulguer, utiliser ou communiquer à quiconque, à d’autres fins que celles prévues pour la réalisation du mandat du CCIT, aucun document ou renseignement confidentiel auquel il aurait accès ou dont il prendrait connaissance dans le cadre ou à l’occasion de sa participation au CCIT. »

« L’Autorité compte aujourd’hui huit comités de ce genre, commente Jean-Maurice Bouchard, conseiller en communication à l’Autorité, en entrevue avec Conseiller. Le rôle des membres de ces comités n’est pas le même que celui d’administrateurs siégeant à un conseil d’administration de société. Le CCIT et ses membres jouent un rôle de laboratoire d’idées sur les sujets d’actualité liés à l’innovation technologique dans le secteur financier.

La rédaction