De la croissance partout en 2018?

Par La rédaction | 4 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’année 2018 s’ouvre avec des perspectives positives pour l’économie mondiale, selon Valeurs Mobilières Desjardins. L’incertitude portant sur l’ALENA pourrait toutefois peser lourd sur la croissance de l’économie canadienne.

Les raisons sont nombreuses d’être optimiste pour l’économie mondiale en 2018, affirment les experts de Valeurs Mobilières Desjardins. D’abord, l’année écoulée s’est achevée sur une note très positive. « Pour la première fois depuis 2010, le taux de croissance de l’économie mondiale en 2017 a surpassé les attentes des économistes », notent Michel Doucet, Caleb Jean et Jean-René Ouellet.

Et cette performance devrait perdurer, puisque « la croissance économique mondiale continuera de se renforcer et de s’étendre à un nombre croissant de pays en 2018 », poursuivent-ils. Cette bonne santé devrait conduire à une augmentation des salaires pour l’année à venir, qui se traduira par un retour à une inflation aux environs de 2 %.

RÉCESSION À VENIR?

Les experts de Valeurs Mobilières Desjardins soulignent le rôle décisif des banques centrales, dont l’action pourrait viser à limiter cette inflation… mais qui ne devront pas entraver la croissance économique avec des taux d’intérêt trop élevés. La perspective d’une récession aux États-Unis n’est pas pour la fin de l’année 2018, ajoutent les analystes, qui observent cependant que certains économistes redoutent ce scénario sombre.

« Il faudra néanmoins surveiller l’évolution de la courbe des rendements et la prime de risque sur les titres de crédit, précisent-ils. Par le passé, ces deux indicateurs ont été annonciateurs de récession. » Tout au moins, les experts de Desjardins ne croient pas que la Bourse américaine soit capable de suivre en 2018 le même rythme effréné qu’elle a connu l’an passé.

Mais leur analyse les conduit à recommander une surpondération des valeurs américaines dans un portefeuille équilibré, avec une tolérance au risque qui est neutre. « À moins d’un choc d’envergure, le cycle économique se poursuivra en 2018 », pronostiquent-ils.

LE FARDEAU DE L’INCERTITUDE

Au Canada, le dossier de l’ALENA retiendra l’attention en 2018, assure Valeurs Mobilières Desjardins. « Si l’administration américaine en venait à déchirer l’ALENA, les conséquences seraient nombreuses et difficilement quantifiables. La bonne nouvelle pour le moment est que cette administration semble en voie de réussir à mener à terme sa réforme de la fiscalité. Cette réussite diminue le risque pour l’ALENA. »

Le rapport entre la réforme fiscale et l’ALENA? « Si l’administration républicaine n’était pas parvenue à livrer cette réforme, les risques auraient été plus grands puisqu’elle aurait pu à ce moment se retourner et éliminer cet accord commercial à seule fin d’avoir réalisé quelque chose avant de retourner aux élections en 2018 », précisent les analystes de Desjardins

Ceux-ci s’attendent par ailleurs à ce que la Banque du Canada relève son taux directeur jusqu’à 1,75 %, d’ici décembre prochain, contre 1% présentement. Et l’économie bénéficiera de l’appréciation du prix des matières premières, soutenant la Bourse canadienne.

Cependant, les experts s’attendent à voir l’économie canadienne croître moins vite en 2018, avec un rythme de 2,3 %, contre 3,0 % en 2017. Cette plus faible croissance, jumelée à l’incertitude pesant sur l’ALENA, les pousse à suggérer de sous-pondérer les valeurs canadiennes.

DE LA CROISSANCE EN EUROPE ET EN ASIE

L’Europe et le Japon devraient de leur côté connaître une année favorable. En Europe, « la confiance des ménages et des entreprises a récemment grimpé à un niveau inégalé en six ans », observe Desjardins, qui recommande de surpondérer les valeurs européennes.

L’année à venir devrait être plus difficile pour les pays émergents, en raison du ralentissement de l’économie chinoise, de l’appréciation du dollar américain, et de la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial. Mais c’est surtout la Chine et l’Indonésie qui devraient inspirer la vigilance des investisseurs, alors que les autres pays émergents asiatiques devraient connaître une année plus favorable.

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