Déréguler la finance pourrait freiner la croissance

Par La rédaction | 6 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Trop assouplir les règles qui régissent le secteur financier pourrait entraîner une « fragmentation » des marchés mondiaux ainsi qu’une hausse des coûts de financement, ce qui nuira à la croissance économique, met en garde le gouverneur de la Banque d’Angleterre.

Dans une lettre adressée en début de semaine aux dirigeants des pays membres du G20, citée par Reuters, Mark Carney souligne que d’« immenses progrès » ont été accomplis au cours des dernières années pour rendre les banques moins vulnérables. Toutefois, certains « risques émergents » doivent être contrôlés.

« Céder notamment à la lassitude des réformes pourrait affaiblir la détermination des membres du G20 à s’appuyer sur leurs systèmes et institutions réciproques, au risque de fragmenter les pools de financement et de liquidité », avertit celui qui est également président du Conseil de stabilité financière (CSF).

FINANCEMENT PLUS COÛTEUX POUR LES MÉNAGES

Une telle attitude mènerait à rendre le financement « moindre et plus coûteux » pour les ménages et les entreprises, tout en générant « très probablement » une croissance plus faible, poursuit-il. Pour éviter ce risque, le dirigeant appelle les grands pays industrialisés à renforcer leur coopération législative sur la base de règles reconnues internationalement.

Reuters souligne que le gouvernement américain a présenté il y a quelques semaines un projet de modification du cadre réglementaire financier aux États-Unis. Celui-ci recommande entre autres un report de la mise en œuvre de deux dispositions adoptées à l’échelle mondiale « concernant la liquidité bancaire et l’examen en profondeur des portefeuilles de trading », selon l’agence de presse.

Lorsqu’il était en campagne électorale et depuis qu’il a accédé à la Maison-Blanche, Donald Trump a toujours affirmé que la législation internationale constituait un obstacle à la distribution de crédit par les établissements bancaires. Or, le CSF est d’avis que les règles aujourd’hui en vigueur ont au contraire permis de renforcer le système financier, et ce, « sans entraver l’offre de crédit à l’économie ».

Le Conseil de stabilité financière en bref

Le Conseil de stabilité financière, qui a succédé au Forum de stabilité financière après la crise de 2008, « coordonne les travaux en matière de supervision et de surveillance des institutions financières » pour le compte du G20, dont les dirigeants se réunissent en fin de semaine à Hambourg (Allemagne), rappelle Reuters.

Sa mission est d’« identifier les vulnérabilités du système financier mondial » et de « développer et mettre en place des principes en matière de régulation et de supervision dans le domaine de la stabilité financière ». Il vise à « coordonner au niveau international les travaux des autorités financières nationales et des normalisateurs internationaux dans le domaine de la régulation et de la supervision des institutions financières ».

Source : Banque de France.

La rédaction vous recommande :

La rédaction