Des conseillers recrutés dans l’hôtellerie

Par La rédaction | 15 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les banques françaises ne cherchent plus seulement des conseillers formés en finance, rapporte le quotidien Le Monde. Afin de se rapprocher de leur clientèle et d’être plus conviviales, elles se mettent en quête de candidats habiles dans les relations interpersonnelles.

Elles les trouvent de plus en plus du côté de l’hôtellerie, du tourisme ou de la grande distribution, comme le confirme une note interne de la banque Le Crédit Lyonnais (LCL), obtenue par Le Monde. « Au-delà des compétences techniques, ce sont des candidats enthousiastes et ayant un réel sens de la relation client que recherchent les recruteurs LCL », peut-on y lire.

TENDANCE GÉNÉRALISÉE

Une tendance forte qui se constate aussi chez d’autres banques, comme au Crédit agricole. « Nos méthodes ont évolué : nous recherchons une “empathie client” chez nos conseillers et la capacité d’adaptation davantage que la compétence en matière de produits bancaires, soutient l’institution financière. Les RH ont la consigne de ne pas rejeter les étudiants en lettres. »

Quant à BNP Paribas, elle fait appel à des collaborateurs disposant d’une première expérience « dans l’hôtellerie, l’enseignement ou encore le journalisme » dans le cadre de contrats de professionnalisation. Ici, au Québec, une journaliste en recherche d’emploi a confié à Conseiller avoir déjà été approchée par Industrielle Alliance en raison de ses qualifications en communication.

Du côté de la Société générale, on regarde dans les télécoms. Et pour cause. L’ouverture d’Orange Bank, de l’entreprise de télécommunications Orange, inquiète les banques. Dès le 6 juillet, les employés des boutiques Orange ne se contenteront plus de vendre de la téléphonie cellulaire ou du service Internet, ils ouvriront aussi des comptes courants. Bien des banques préféreraient que les clients le fassent chez elles.

MIEUX SERVIR LES CONSOMMATEURS

Reste que se dessine une volonté claire de revoir l’approche client. Ce dernier a longtemps été tenu pour acquis, mais se voit maintenant offrir des solutions de rechange aux institutions financières, via les fintechs notamment. Soudainement, les grandes banques prennent conscience de leurs propres lacunes. « Nous n’avons pas construit la banque en pensant au client », reconnaît un banquier mutualiste dans Le Monde.

« Nos systèmes informatiques ne sont plus adaptés à l’économie numérique, notre offre est trop complexe et nous devons accroître l’expertise de nos conseillers, énumère, pour sa part, un patron de réseau. Nous devons bouger pour rester légitimes face aux GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon] qui viennent nous concurrencer sur nos métiers. »

Au bout du compte, les clients pourraient bien être les grands gagnants d’un regain de concurrence dans le domaine bancaire. À tout le moins, ils semblent retrouver leur place au cœur des préoccupations des grandes banques.

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