Des employés de la Great-West veulent un syndicat

Par La rédaction | 4 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Hommes d'affaires les mains réunies.
Photo : Andriy Popov / 123RF

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) pourrait prendre pied à la Great-West après que des employés de la compagnie ont déposé la semaine dernière une demande d’accréditation auprès du Tribunal administratif du travail, rapporte Le Devoir.

Le journal indique que la requête du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Great-West (CSN) concerne les « salariés des services centralisés » de « tous les établissements » de la compagnie, dont le siège québécois se trouve à Montréal. Citant « une source au sein de la CSN », Le Devoir précise que cette dernière a été contactée par des membres du personnel de l’assureur.

« Nous allons prendre connaissance de la requête et nous y répondrons dans le respect du Code du travail du Québec. Indépendamment de l’issue, nous gardons confiance dans notre capacité à maintenir de bonnes relations avec nos employés », a pour sa part déclaré la Great-West dans une déclaration écrite.

UN SECTEUR FAIBLEMENT SYNDIQUÉ

Au Québec, la Banque Laurentienne, le Mouvement Desjardins et SSQ Assurance sont les seules institutions financières dont les employés sont aujourd’hui représentés par un syndicat, relève Le Devoir. Interrogé par le quotidien montréalais, Paul-André Lapointe précise que le secteur de la finance et des assurances est « l’un des plus faiblement syndiqués » de la province.

« Dans le cas des banques, par exemple, il s’agit de petits établissements et il est très difficile de syndiquer succursale par succursale, explique le professeur au Département des relations industrielles de l’Université Laval. Plus un groupe est petit, plus il peut être facile de le diviser sur une question de syndicalisation. Aussi, il y a dans le secteur bancaire beaucoup d’opposition de la part des employeurs. » Dans l’ensemble du secteur privé, seuls 15 % des cols blancs sont syndiqués, ajoute le spécialiste.

Le Devoir rappelle que, aux termes du Code du travail du Québec, une demande en accréditation est déposée « lorsque ses protagonistes estiment avoir l’appui d’une majorité de travailleurs » au sein de l’entreprise concernée.

« Après avoir fait parvenir le document à l’employeur, un agent du Tribunal administratif du travail doit alors suivre un protocole strict, ce qui comprend une vérification de la liste des employés, un examen de la conformité de la requête et une confirmation du caractère majoritaire des employés qui ont signé les cartes d’adhésion », poursuit le quotidien.

LE CAS DE LA BANQUE LAURENTIENNE

Rappelons que, la semaine dernière, une deuxième tentative visant à faire révoquer l’accréditation syndicale à la Banque Laurentienne a échoué après que le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a refusé une requête en désyndicalisation des 1 250 travailleurs syndiqués de l’institution financière.

Selon La Presse, le Conseil s’est dit « troublé » du fait que plusieurs employés n’avaient pas signé la requête déposée en leur nom, et les nombreuses irrégularités constatées l’ont conduit à donner raison au syndicat, qui contestait la demande de désyndicalisation, la deuxième déposée depuis le 1er janvier. En début d’année, une première tentative avait en effet avorté lorsque plus de 60 % des employés avaient apporté leur soutien au syndicat lors d’un vote.

« Dans le cadre de son enquête, l’agent [du CCRI] a communiqué avec un nombre important d’employés et leur a posé une série de question pour évaluer la validité des renseignements sur les déclarations confidentielles. (…) L’agent a découvert que plusieurs employés affirmaient ne pas avoir signé la déclaration qui figurait à leur nom. Il a poussé son enquête afin de vérifier les signatures de ces employés et a constaté que les déclarations soumises en preuve au Conseil en soutien de la demande de révocation comportaient des signatures falsifiées », précise la décision de l’organisme rendue le 28 novembre.

« Le dépôt de document falsifié en soutien d’une demande de révocation est inacceptable et entache l’ensemble de la preuve déposée dans le cadre de cette demande », ajoute le CCRI.

La rédaction