Des investisseurs distraits par les Jeux olympiques

Par La rédaction | 8 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus vite, plus haut, plus fort? C’est peut-être la devise olympique, mais ce n’est certainement pas l’effet des Jeux sur les marchés boursiers, au contraire, relate un article publié dans Les Échos.

En effet, les places boursières ont plutôt l’habitude de pâtir un peu de l’immense distraction que représentent les Jeux olympiques (JO). Selon des travaux des chercheurs britanniques Jessica Y. Wang et Raphael N. Markellos, les volumes d’échange sur les différentes Bourses chutent en moyenne de 20 % et la volatilité baisse de 30 % par rapport à une période sans JO. Et certaines bourses sont plus vulnérables que d’autres. Aux États-Unis, les volumes de transactions en Bourse descendent de 24 % et la volatilité de 61 % pendant cette période. Le lendemain d’une médaille d’or, l’activité diminue de 3 % à Wall Street.

DES JO DE 1 300 G$

Mine de rien, c’est plus de 1 300 milliards de dollars d’activité boursière qui se consument dans la flamme olympique. C’est d’autant plus vrai que les investisseurs ne se laissent pas emporter par une vague d’enthousiasme pendant les JO. Même pas dans le pays hôte. En 2008, pendant les JO de Pékin, la Bourse chinoise a perdu près de 3 % et la Bourse de Sidney a baissé de 1,5 % lors des JO se tenant en Australie, en 2000.

Certes, Londres avait gagné près de 5 % en 2012, mais cette croissance serait davantage attribuable à un discours de Mario Draghi sur le soutien de la Banque centrale européenne à l’économie de l’Europe qu’à la troisième place de la Grande-Bretagne au tableau des médailles olympiques. Parce que, toujours selon les deux chercheurs britanniques, les JO n’ont aucun impact significatif sur le moral des investisseurs. Ils ne se laissent pas emporter par l’enthousiasme lorsque leur équipe nationale remporte une médaille et ne se montrent pas plus enclins à prendre des risques et acheter des actions. Peu de Québécois risquent donc de miser gros sur le titre de Bombardier parce qu’un judoka québécois vient de remporter une médaille de bronze…

LES YEUX SUR L’ÉCRAN… DE TÉLÉVISION

Pas d’effet particulier non plus sur les titres boursiers des omniprésents commanditaires des JO que sont Coca-Cola, Visa et autres McDonald’s. En effet, les marchés seraient incapables d’estimer à l’avance l’effet bénéfique des JO sur les ventes de ces entreprises.

De fait, si les JO ont un impact, c’est surtout celui de distraire les investisseurs. Car c’est bien là que le bât blesse pour les places boursières. Comme l’écrit Les Échos « durant cette manifestation sportive, les courtiers et investisseurs sont davantage devant leurs postes de télévision que devant leurs écrans de cotations Bloomberg ».

D’ailleurs, un sondage réalisé à Londres lors des plus récents JO démontrait qu’une personne active sur quatre regardait les retransmissions des JO au travail. Il n’y a pas que les places boursières qui risquent de ralentir pendant les deux prochaines semaines…

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