Des investisseurs excédés par les énergies fossiles

Par La rédaction | 28 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture
Photo : gajus / 123RF

Un groupe de neuf investisseurs institutionnels détenant un actif sous gestion total de 742 milliards de dollars américains exhorte les pays du G20 à cesser toute subvention à l’industrie des combustibles fossiles d’ici 2020.

Les neufs investisseurs, qui incluent des assureurs, des régimes de retraite, des fondations et des sociétés de gestion d’actif, ont signé une déclaration commune mettant en garde les gouvernements des principaux pays industrialisés des risques qu’ils font courir à l’industrie financière mondiale en continuant de soutenir le secteur des combustibles fossiles.

Les subventions aux sociétés gazières et pétrolières, disent-ils, mèneront à la création « d’actifs échoués » (stranded assets). Ces actifs, par exemple une réserve souterraine de gaz, peuvent avoir une valeur intrinsèque, mais aucune valeur réelle faute de demande. Le soutien gouvernemental aux énergies fossiles nuit également à la compétitivité d’industries d’avenir, notamment celles à faible émission de carbone.

ATTEINDRE LES CIBLES DE L’ACCORD DE PARIS

Une nouvelle étude publiée mercredi par l’International Institute for Sustainable Development (IISD), l’Overseas Development Institute (ODI), Oil Change International (OCI) et la Fundación Ambiente y Recursos Naturales (FARN) montre malgré tout que certains pays du G20 ont réalisé des progrès en réduisant leur soutien à l’industrie des énergies fossiles et en taxant davantage ces formes d’énergie.

Mais si le G20 veut atteindre les cibles définies par l’Accord de Paris d’ici 2030, il devra prendre le virage beaucoup plus rapidement. Le rapport présente quelques initiatives prometteuses, notamment en Indonésie, où le gouvernement a économisé 15,6 G$ US en coupant des subventions inefficaces pour l’essence et le diesel. L’Inde a de son côté récolté 12 G$ US entre 2010 et 2018 grâce à la création d’une taxe sur la production de charbon, tandis que le Canada a réformé ou éliminé sept politiques de subvention pour la production de pétrole, de gaz et de charbon.

« Le message des investisseurs mondiaux aux gouvernements des pays du G20 est clair : les subventions aux énergies fossiles ne causent pas seulement de la pollution de l’air et des impacts climatiques, elles sont aussi néfastes pour les entreprises et les affaires. Les ministres du G20 doivent écouter les investisseurs et s’assurer que leurs pays s’engagent à respecter une échéance ferme pour cesser de tels subventions », soutient Shelagh Whitley, chef de de l’Overseas Development Institute’s Climate and Energy Programme.

Les neufs investisseurs institutionnels signataires de la déclaration sont Aviva, CCLA Investment Management, Earth Capital, Environment Agency Pension Fund, Glennont Partners, Joseph Rowntree Charitable Trust, Sarasin & Partners, USS et WHEB Asset Management.

La rédaction