Des nuages à l’horizon pour les banques canadiennes?

Par La rédaction | 9 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’année 2016 a fait le bonheur des banques canadiennes. Les actions des six grandes banques ont connu une croissance moyenne de plus de 25 %. Mais un analyste de Barclays prévient que 2017 pourrait avoir une allure bien différente.

Selon John Aiken, l’année qui vient présente encore un potentiel intéressant pour les banques canadiennes, mais la progression devra provenir de la croissance des revenus des institutions, et non seulement de l’accroissement des multiples.

« Il y a eu un changement significatif dans les multiples que les investisseurs étaient prêts à payer pour les revenus des banques canadiennes entre le début 2016 et le début 2017 », soutient l’analyste. Les six grandes banques canadiennes ont bénéficié d’un accroissement des multiples et toutes, à l’exception de la CIBC, ont des titres qui s’échangent bien au-dessus du multiple auquel ils s’échangeaient il y a un an.

Les changements dans les attentes de revenus ne comptent que pour environ un cinquième de la progression du prix des parts du secteur, affirme M. Aiken, alors que l’accroissement des multiples serait responsable de l’autre 80 %. Bien sûr, les attentes quant à la croissance des revenus pour 2017 sont plus élevées qu’elles ne l’étaient au début 2016, mais à 4,4 % en moyenne, ce n’est pas non plus le Klondike.

LE NORD ET LE SUD

Les prédictions pour le Canada sont quelque peu embrouillées par des considérations qui concernent davantage les États-Unis. La situation risque d’être bien différente au nord et au sud de la frontière.

Le marché semble plus enthousiaste que ce qu’avaient prévu les analystes, note M. Aiken. L’attente d’un relèvement des taux d’intérêt serait à la source de cet optimisme. Toutefois, il croit que la relative stagnation de l’économie canadienne pourrait retarder l’augmentation des taux au pays, contrairement à ce qui devrait se passer aux États-Unis, et qu’il faut en tenir compte en analysant les perspectives des banques canadiennes.

« En conséquence, nous croyons que la valeur des multiples accordés aux banques canadiennes est très étirée et qu’il est peu probable de la voir prendre de l’expansion », juge-t-il. Les changements réglementaires et les niveaux plus élevés de capital exigés des banques pourraient aussi jouer un rôle.

Parmi les banques ayant les multiples les plus élevés, mais de faibles perspectives de croissance des revenus, M. Aiken nomme la Banque de Montréal et la Banque Royale du Canada, dont les titres pourraient donc subir une certaine pression. Leurs opérations aux États-Unis pourraient toutefois leur permettre de bénéficier de la relevée des taux et de la baisse des impôts au sud de la frontière, tout comme la Banque TD.

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