Des signaux contradictoires, mais des perspectives plus favorables

Par Mark Burgess | 16 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
3 minutes de lecture

L’évolution de l’économie mondiale demeure incertaine alors que s’opposent des tendances négatives et positives, observe Luc de la Durantaye, chef des placements à Gestion d’actifs CIBC.

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« Depuis nos dernières prévisions au trimestre dernier, les banques centrales ont fait des progrès au niveau du ralentissement de l’activité économique en vue de ramener l’inflation plus près de leurs cibles. Ajoutez à cela les chaînes d’approvisionnement qui se raplombent et l’inflation sur les biens devrait baisser. Les prix des matières premières ont aussi baissé de façon importante et on voit quelques faiblesses du côté de l’immobilier », constate Luc de la Durantaye.

Mais les banques centrales sont encore loin de pouvoir déclarer la victoire, prévient l’expert.

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« On est encore à des niveaux trop élevés, notamment du côté des services qui constituent la plus grosse part de l’économie mondiale. La demande est encore forte sur le marché du travail et les taux de chômage atteignent des creux records à certains endroits comme aux États-Unis, ce qui crée des pressions à la hausse sur les salaires », dit Luc de la Durantaye.

Il s’attend donc à de nouvelles hausses des taux directeurs, mais « à un rythme moins élevé qu’en 2022 », et à une croissance d’environ 1,5 % au niveau mondial pour l’année à venir.

C’est sans compter le risque que les banques centrales se montrent trop zélées dans leur resserrement monétaire, et plongent l’économie dans une récession prononcée.

« Le fait qu’elles priorisent la lutte contre l’inflation crée un risque de ralentissement plus marqué que ce qui est anticipé dans les marchés », estime-t-il.

En parallèle, il y a des probabilités tout aussi importantes que l’économie s’améliore, ce qui viendrait contrebalancer l’effet négatif des hausses de taux, croit l’expert.

« Je vois deux développements favorables à la croissance : d’abord la Chine qui a changé de cap rapidement concernant la COVID-19 et réouvre son économie bien plus vite qu’on le croyait, et ensuite l’Europe qui connaît un hiver beaucoup plus chaud qu’à la normale et se trouve en meilleure posture qu’anticipé pour traverser sa crise énergétique », souligne Luc de la Durantaye.

Voilà donc « deux forces qui se contrebalancent » et qui vont pousser les investisseurs à se montrer « patients et flexibles » en 2023. Mais l’année devrait globalement offrir de meilleurs résultats que 2022, entrevoit-il.

D’abord, les rendements du revenu fixe sont bien plus élevés qu’en début 2022 et même au-dessus de l’inflation à l’heure actuelle, ce qui permet de mieux équilibrer les portefeuilles.

Ensuite, les marchés d’actions ont corrigé des prix qui étaient fortement surélevés l’an dernier, et les courbes cours-bénéfice se sont corrigées à la baisse. Reste à surveiller les profits des entreprises dans les résultats du premier trimestre 2023, où on sera mieux fixés sur leur état de santé. On devrait voir à ce moment de bonnes occasions surgir, notamment dans les marchés d’Asie où la croissance devrait bien reprendre.

Mais pour les investisseurs qui ont bien planifié leurs finances, tout cela ne devrait provoquer qu’un haussement d’épaules, rappelle Luc de la Durantaye.

« Dans un tel environnement d’incertitude, il est plus important que jamais de rester concentré sur ses objectifs à long terme. Quand on est confiant et qu’on a des plans bien construits, il s’agit simplement de garder le cap ! »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Mark Burgess

Mark a été rédacteur en chef de Advisor.ca de 2017 à 2024.