Desjardins Assurances accusée d’« attitudes harcelantes »

Par La rédaction | 19 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Après la lettre ouverte publiée il y a huit jours par l’écrivain et professeur Samuel Archibald, le syndicat des employés de soutien de l’UQAM (SEUQAM) dénonce à son tour le traitement des dossiers de ses membres par Desjardins Assurances.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le SEUQAM, qui représente le plus grand nombre de salariés à l’UQAM, demande à l’assureur de revoir son approche, « car il existe de nombreux cas de refus en assurance salaire qui en laissent plusieurs démunis ».

« Le cas du professeur Archibald n’est pas unique. Il est trop répandu parmi nos membres à l’UQAM et Desjardins Assurances a souvent des comportements insistants et des attitudes harcelantes face aux gens atteints de problèmes, notamment de santé mentale », affirme la présidente du syndicat, Thérèse Fillion.

CRÉER UN MÉCANISME D’ÉVALUATION INDÉPENDANT

Le SEUQAM soutient par exemple qu’« une personne a été refusée par Desjardins Assurances pour avoir manqué une échéance, car cette personne était atteinte d’une dépression sérieuse et était incapable de fonctionner de façon raisonnable à ce moment-là ». De même, la compagnie « remet souvent en question le diagnostic ou le pronostic du médecin traitant », indique le syndicat.

Ce dernier estime qu’« une partie du problème pourrait être résolue par l’implantation d’un mécanisme indépendant de révision des dossiers d’assurance invalidité », ce que réclame déjà le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dont fait partie le SEUQAM.

S’inscrivant dans la foulée du débat lancé par Samuel Archibald, le SCFP avait affirmé mardi que le problème est récurrent parmi ses membres. « Même avec nos moyens en tant que grande organisation syndicale, il est très difficile de corriger ces erreurs et ces injustices subies par nos membres. Imaginez alors ce que c’est, de faire face à un grand assureur sans assistance quand on est vulnérable psychologiquement », avait alors déclaré le président du SCFP-Québec, Denis Bolduc.

« GESTION ABUSIVE » DES CAS D’INVALIDITÉS

« Des cas comparables à celui de Samuel Archibald, nous en voyons régulièrement. C’est même épidémique dans certains domaines d’activité. L’évaluation des dossiers de maladie mentale est très complexe, et cette complexité sert trop souvent de prétexte aux assureurs pour ne pas payer », avait ajouté Yanick Proulx, conseiller syndical au SCFP.

La demande du SCFP-Québec que soit créé un mécanisme indépendant de révision des dossiers d’assurance invalidité découle d’une résolution adoptée lors de son 30e congrès, qui a eu lieu en mai 2017. Celle-ci relève notamment que « les problématiques de détresse psychologique affectent de plus en plus » de membres du SCFP. On y lit aussi que « la gestion des invalidités exercée par les employeurs et les assureurs est particulièrement abusive lorsque les motifs d’invalidité sont reliés à des problèmes de santé psychologique », et que « ces abus aggravent considérablement l’état de santé des travailleuses et travailleurs ».

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