Desjardins veut rester numéro un au Québec

Par La rédaction | 26 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Desjardins a bien l’intention de consolider son rôle de leader financier au Québec, où il détient déjà 40 % des parts du marché provincial, affirme Guy Cormier.

Dans une entrevue accordée mardi à TVA Nouvelles, le président et chef de la direction du Mouvement est revenu sur la stratégie qu’il entend déployer pour y parvenir.

Abordant la question de la dualité entre mouvement coopératif et banque, qui avait suscité la polémique l’an dernier, Guy Cormier indique d’abord que Desjardins évolue dans l’industrie financière, ce qui peut en effet conduire nombre de consommateurs à l’associer aux banques traditionnelles. Toutefois, contrairement à ces dernières, la coopérative est présente dans toutes les régions de la province, souligne-t-il.

« On va remettre autour de 200 millions de dollars par année dans différentes communautés au Québec. Il n’y a pas un aréna, un festival, une école qui ne bénéficie pas de notre soutien. C’est notre modèle », insiste-t-il, ajoutant que la décision de faire évoluer les points de services du Mouvement, notamment par des fermetures, était l’« une des décisions les plus difficiles à prendre ».

« Aujourd’hui, neuf transactions sur 10 se font hors de la Caisse. On a plus de 30 % de nos points de service qui sont dans des villages où vivent moins de 2 000 personnes. Ça pour nous, c’est être présent sur le territoire. »

Interrogé à savoir si Desjardins avait des visées hors Québec, son président a répondu par l’affirmative, précisant que l’institution financière avait des occasions d’affaires ailleurs au Canada.

Il rappelle au passage qu’elle est le troisième plus important assureur de dommages au pays. « On l’oublie, mais c’est une source de fierté de devenir une entreprise canadienne », déclare-t-il.

RALENTISSEMENT DANS L’IMMOBILIER

Concernant les nouvelles règles hypothécaires entrées en vigueur en octobre dernier, il assure qu’en tant que principal prêteur au Québec, Desjardins n’est pas pénalisé.

« Ce sont des règles prudentes face à l’endettement des consommateurs, pour justement s’assurer que les gens qui vont accéder à l’immobilier auront une bonne capacité de remboursement. Pour nous, ce n’est pas inquiétant, il y a encore de beaux marchés en développement. Je pense au secteur de Montréal et de Québec. Il va y avoir un ralentissement, mais on va demeurer avec des parts de marché très appréciables. »

Enfin, questionné sur la Banque de l’infrastructure souhaitée par le gouvernement fédéral, Guy Cormier soutient la candidature de Montréal, plutôt que celle de Toronto, pour l’installation de son siège social. « On a une communauté d’affaires très active. […] On a une caisse de dépôt, une expertise en matière de ressources qui est très grande. On a une relève. Montréal a tous les avantages pour piloter les décisions dans ce dossier […] et a tous les atouts pour faire le travail. »

Bourse canadienne en 2016 : l’analyse de Desjardins

L’excellente performance de la Bourse canadienne l’an dernier est en grande partie due au retour des investisseurs étrangers, affirme Desjardins dans une note publiée en début de semaine.

Avec une progression de 17,5 %, le S&P/TSX a été l’une des Bourses les plus performantes, en fort contraste par rapport au recul de 11 % enregistré en 2015, relève Mathieu D’Anjou, économiste principal pour le Mouvement. Celui-ci indique que cette remontée « reflète le rebond marqué des importants secteurs des matériaux (+39 %) et de l’énergie (+31 %) ».

NOUVEAU SOMMET HISTORIQUE

Toutefois, elle a également été favorisée par « un regain d’intérêt de la part des étrangers », puisque les plus récentes données sur les opérations internationales de valeurs mobilières montrent que les achats par les investisseurs hors du pays « ont été très forts au cours des derniers mois », ajoute l’économiste.

Après être tombés pratiquement à zéro en 2015, les achats nets d’actions canadiennes par des étrangers a ainsi atteint 46 milliards de dollars sur 12 mois en novembre dernier. « Ce rebond des achats d’actions, combiné au maintien d’une forte demande pour les obligations, a amené la somme sur 12 mois des investissements étrangers totaux en titres canadiens à un nouveau sommet historique », souligne Mathieu D’Anjou.

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