Deux villages à la rescousse de Desjardins

Par La rédaction | 5 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Pour conserver des services Desjardins, deux villages de la région Chaudière-Appalaches se disent prêts à payer pour un guichet automatique et son entretien, rapporte QMI.

Les maires de Saint-Roch-des-Aulnaies et de Sainte-Louise ont en effet proposé au Mouvement de l’« aider » sous plusieurs formes, par exemple en mobilisant la population pour faire augmenter le nombre des membres de la coopérative financière sur le plan local, ou encore en organisant des « soupers méchoui », détaille l’agence de presse.

Dans une lettre adressée au président du conseil d’administration de la Caisse de l’Anse de La Pocatière, André Simard et Denis Gagnon affirment d’emblée « très bien comprendre » que les chiffres « ne militent pas en faveur du maintien de ces services » et que la décision de les supprimer repose sur « un mouvement de rationalisation [qui] prend son origine de plus loin », c’est-à-dire « des hautes instances situées dans la stratosphère financière » et « loin du monde ordinaire et du besoin (…) des communautés ».

PRÉLEVER UNE PARTIE DES RISTOURNES

Les deux élus y vont ensuite de leurs propositions « pour maintenir la présence du guichet automatique encore quelques années ». Soulignant que puisque l’argument principal de Desjardins est essentiellement financier, en l’occurrence « l’obligation de changer le guichet devenu désuet au plan technologique », ils se disent prêts à « aider » l’institution financière à « financer les coûts d’un nouvel appareil et de son entretien annuel », soit un montant compris entre 20 000 et 30 000 dollars, selon eux.

En effet, soulignent-ils, « même si nous ne sommes pas bien riches (…) nous ne sommes pas pour autant démunis d’idées et de capacité coopérative ». Parmi les pistes de solution qu’ils proposent figurent celles d’effectuer un prélèvement « sur les bénéfices supplémentaires générés par Desjardins [qui] pourrait servir directement au financement du service », ou encore de « mobiliser notre population pour accroître non seulement le nombre de membres mais aussi inciter les membres à faire désormais affaire ou à transférer leurs placements chez Desjardins ».

Ils proposent également de « retenir un prélevé sur les ristournes annuelles aux membres de nos municipalités », d’« organiser des activités de financement par les communautés desservies », par exemple des brunchs, des méchouis ou un « souper gala », ou encore que Desjardins ne leur fasse payer que « des frais de loyer quasi symboliques » pour le nouveau guichet.

« IL FAUT OSER DES GESTES AUDACIEUX »

Selon QMI, les deux élus n’excluraient pas non plus pas « la possibilité de recourir à l’imposition des citoyens » qui, dans ce cas, seraient consultés auparavant. André Simard estime néanmoins que cette mesure ne sera pas nécessaire, précise l’agence de presse.

« Cette offre d’aide peut sembler un peu naïve de prime abord. Soyez assuré, cependant, qu’elle est sincère, se veut constructive et qu’elle est portée par une confiance jusqu’à présent inébranlable envers les grandes valeurs du Mouvement Desjardins », soulignent par ailleurs André Simard et Denis Gagnon dans la lettre.

« Qu’aurait fait le fondateur Alphonse Desjardins s’il vivait aujourd’hui? On peut supposer qu’il aurait été de son temps en s’adaptant au monde moderne dans lequel on vit. On peut aussi supposer qu’il aurait été ouvert à miser sur la force de la coopération citoyenne pour oser des gestes audacieux, voire parfois à contrecourant. C’est ce que nous proposons de faire avec vous dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Cela vaut la peine d’être exploré ensemble pour l’avenir de nos municipalités », concluent les deux maires.

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