Diversifier un portefeuille à l’aide d’un bordeaux

Par La rédaction | 26 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En cette période de rendement anémique, investir dans le vin peut-il être une manière originale de diversifier son portefeuille? Oui, répond Les Echos, à condition d’être très prudent.

Le journal débute par une mise en garde. Un tel placement ne devrait pas représenter plus de 5 % du patrimoine de l’investisseur. Ce qui peut faire du vin un actif intéressant, c’est que plus le temps passe, plus le nombre de bouteilles disponibles d’un cru spécifique diminue. Cette rareté, pour un vin de qualité, fait augmenter, parfois fortement, les prix. Les performances sont au rendez-vous. En un peu moins de dix ans, l’indice des 100 plus grands crus français (WineDex 100) a augmenté de 125 %.

Ce qui signifie aussi que ce type d’investissement exige de la patience. Pour espérer un rendement intéressant, l’investisseur devra attendre au moins dix ans.

Comment s’y prendre? Trois principales approches s’offrent à l’investisseur, selon Les Echos.

BÂTIR SA PROPRE CAVE

La solution la plus instinctive est bien sûr de se lancer soi-même et d’acheter ses propres bouteilles. Mais attention, il ne s’agit pas d’aller se balader à la SAQ un samedi pour acheter quelques bouteilles luxueuses. Il faut se tenir à l’affût des vins les plus réussis de l’année, lire la presse professionnelle, connaître les modes et les tendances. Le choix de chaque bouteille doit être pesé et réfléchi. Comme pour tout placement, il faut tenter de prévoir la valeur de quelles bouteilles augmentera dans les prochaines années.

« Il faut acheter des domaines dont la qualité régulière et les prix encore raisonnables vont un jour être reconnus par le marché, ce qui valorisera, d’un seul tenant, tout le stock des millésimes plus anciens, explique Aymeric de Clouet, expert en vin à Expertissim. Il y a trois ans, dans les petits millésimes, les bouteilles de Château La Mission Haut-Brion à Bordeaux valaient 70 euros, elles en valent entre 120 et 140 euros en moyenne aujourd’hui. » Un rendement de 50 % en trois ans, c’est presque aussi alléchant que le contenu de la bouteille…

Les pas des investisseurs devraient donc se diriger vers les maisons d’enchères telles Christie’s ou Sotheby’s. Bien que l’on puisse acheter des bordeaux prometteurs via des sites web français tels Millésima ou Chateauprimeur, ce sont les maisons d’enchères qui permettent d’acheter de prestigieux bourgognes, des millésimes anciens ou des formats rares comme les magnums ou les jéroboams. Toutefois, il faudra alors débourser une commission de 20 %, en plus de frais de stockage, variant entre 1,50 $ et 7,50 $ par bouteille, pour ceux qui n’ont pas leur propre cave.

UNE CAVE SOUS GESTION

Si les professionnels en conseil financiers gèrent les investissements de leurs clients, il peut en aller de même des placements en vin. Les investisseurs qui s’y connaissent un peu moins peuvent se tourner vers des caves patrimoniales clefs en main (Cavissima, Patriwine, etc). Des spécialistes choisissent les bouteilles pour eux et les revendent au meilleur moment. L’investisseur demeure en tout temps propriétaire de la bouteille. On achète seulement du bordeaux ou on diversifie? On achète en primeur ou pas? De la même manière qu’avec un autre type d’investissement, une discussion mènera à l’élaboration d’une stratégie de placement.

Règle générale, ce type de gestionnaire proposera des choix sûrs, peu aventureux, notamment des grands crus avec une renommée internationale. Toutefois, là encore, des frais seront prélevés (gestion, assurance, revente). Le prix d’entrée peut quant à lui varier de 15 000 $ à 75 000 $. Un investissement initial tout de même important.

INVESTIR DANS UN FONDS

Un investisseur qui souhaite s’exposer au marché des vins sans devenir propriétaire d’un tas de bouteilles et devoir gérer le stockage et la revente peut prendre des parts dans certains fonds communs vitivinicoles. Il devient alors propriétaire de parts de fonds, et non de bouteilles. Mais ces fonds demeurent rares. En France, un seul a l’agrément des autorités, soit le FCP Uzès Grands Crus, ouvert par la Financière d’Uzès, avec un investissement d’entrée minimal de plus de 20 000 $.

Cela réduit le risque d’entamer son capital en débouchant quelques bouteilles pour les déguster soi-même…

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