Données bancaires : Statistique Canada recule

Par La rédaction | 4 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Drapeau du Canada
Photo : 123RF

Statistique Canada a décidé de surseoir provisoirement à son projet de réclamer à neuf banques des données financières concernant 500 000 ménages, rapporte le Globe and Mail.

Dans son édition de lundi, celui-ci indique que l’agence fédérale a également renoncé pour l’instant à son dessein d’obtenir des dossiers de crédit personnels auprès de TransUnion, alors que les personnes visées par ces collectes d’informations n’étaient pas au courant.

Ce changement de stratégie intervient alors que le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a ouvert une enquête sur les agissements de l’organisme, note le Globe and Mail, qui précise que son entente à ce sujet avec TransUnion durait « depuis plus d’un an ».

ÉTUDIER D’AUTRES MODÈLES

Dans une déclaration adressée au journal, Statistique Canada confirme avoir mis ce projet en veilleuse et en avoir déjà informé l’entreprise de collecte de données bancaires. « Nous prenons très au sérieux la confidentialité des informations des Canadiens », y affirme notamment Peter Frayne, un porte-parole de l’agence.

Dans une lettre que Statistique Canada a envoyée le 16 novembre aux neuf banques concernées, et dont le Globe s’est procuré copie, le statisticien en chef de l’organisme, Anil Arora, demande donc aux institutions financières de ne pas transmettre de données personnelles sur leurs clients pour le moment.

Le responsable termine sa missive en indiquant que l’agence est impatiente de travailler avec les banques et l’Association des banquiers canadiens (ABC) afin d’étudier « d’autres modèles qui respecteront la vie privée des clients et des Canadiens en général ».

Interrogé par le Globe and Mail, Peter Frayne a confirmé que cette lettre avait bien été envoyée, mais il a refusé de fournir des détails supplémentaires sur les solutions de remplacement envisagées. Selon le journal torontois, la réponse du porte-parole n’exclurait cependant pas la possibilité que l’agence puisse redémarrer son projet pilote si les conclusions de l’enquête du Commissariat à la protection de la vie privée le lui permettent.

« Statistique Canada ne poursuivra pas ce projet tant qu’il n’aura pas répondu aux préoccupations exprimées par les Canadiens en matière de protection de la vie privée et que le commissaire à la protection de la vie privée n’aura pas terminé son examen », écrit en effet Peter Frayne.

« PAS D’IMPACT SUR LA COTE DE CRÉDIT »

Dans une déclaration envoyée au journal, l’ABC se dit satisfaite de la décision de Statistique Canada. « Le secteur bancaire canadien comprend le travail précieux accompli par l’agence pour aider les décideurs du pays, y compris les banques, et demeure optimiste quant à la poursuite de relations de travail productives [entre les deux parties] dans l’avenir », souligne l’organisme.

De son côté, un porte-parole de TransUnion, David Blumberg, a confirmé que Statistique Canada ne ferait plus aucune demande de données concernant le crédit, du moins « pour le moment ». « En vertu de la Loi sur la statistique, nous avons fourni à Statistique Canada certaines informations portant sur le crédit des consommateurs afin de l’aider à collecter efficacement des données destinées à la recherche démographique et économique. (…) L’accès et l’utilisation de ces données sont réservés à des fins statistiques et cela n’a pas d’impact sur la cote de crédit des personnes concernées », indique le porte-parole dans un courriel envoyé au Globe.

La rédaction