Du pain sur la planche pour les planificateurs financiers

Par Carole Le Hirez | 2 Décembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme effectuant un travail comptable.
Photo : ridvan_celik / iStock

La majorité des Québécois gèrent eux-mêmes leurs finances ou font appel aux conseils de proches quand vient le temps de prendre une décision financière, selon un sondage de l’IQPF dévoilé dans le cadre de la Semaine de la planification financière.

Les Québécois méconnaissent l’étendue des services offerts par les planificateurs financiers et hésitent à faire appel à eux pour régler certains aspects de leurs finances. Ainsi, plus de 60% des répondants au sondage de l’IQPF n’ont jamais eu recours aux services d’un planificateur financier. Ce sont les 55 ans ou plus (51 %) qui utilisent le plus leurs services.

Autre constat préoccupant : près de 40% des Québécois n’ont pas de plan pour leur avenir financier. Cette proportion monte à 48% chez les moins de 35 ans. Pourtant, il y a un grand besoin de conseils financiers puisque 68% des répondants estiment ne pas posséder les connaissances suffisantes pour planifier leurs finances.

« On voit qu’il y a beaucoup d’opportunités pour les planificateurs financiers afin d’aider un plus grand nombre de personnes. Ils ont une vision globale et peuvent offrir des conseils complets dans plusieurs domaines complexes, ce que ne peut pas faire un proche », commente Chantal Lamoureux, présidente-directrice générale de l’IQPF en entrevue avec Conseiller.

Globalement, les Québécois se disent plutôt confiants envers les planificateurs financiers, bien que seulement 15 %d’entre eux affirment être extrêmement confiants. Lorsqu’ils songent au planificateur financier, ils pensent principalement à la retraite ou aux placements, mais plus rarement à la fiscalité, la succession ou à l’assurance, qui sont pourtant également dans leur champ de compétences.

Selon Chantal Lamoureux, un des principaux défis reste l’accès aux services de planification financière pour le public, en particulier pour les jeunes qui débutent dans la vie et qui ont peu d’actifs. Une solution : cibler des familles plutôt que des individus pour atteindre le volume d’actifs critique.

Un autre enjeu important réside dans le manque de relève au sein de la profession. Pour servir plus de clients, il faudrait un plus grand nombre de professionnels. Or, la profession accuse un retard difficile à combler dans ce domaine.

Une meilleure appréciation du rôle du planificateur financier pourrait se faire en augmentant le niveau de littératie financière de la population, souligne Chantal Lamoureux. Rétablir le cours d’éducation financière obligatoire pour les jeunes du secondaire, par exemple, permettrait de combler l’écart, estime-t-elle. « Plus tôt ils comprendront les notions de base, plus vite ils feront des choix censés pour leur avenir », assure-t-elle.

L’éducation financière passe également par de l’information plus accessible et vulgarisée, comme le propose la formation en finance présentée par l’IQPF sous forme de courtes capsules vidéos animées par des planificateurs financiers.

D’AUTRES CHIFFRES DU SONDAGE 

Produits les plus populaires :

  • Testament 50 %
  • Mandat en cas d’inaptitude 30 %
  • Contrat de mariage 21 %
  • 42 % n’ont aucun de ces produits

Âge de la retraite

  • Âge moyen de départ souhaité : 63 ans
  • 1 % prévoient partir avant 55 ans
  • 12 % pensent travailler après 65 ans
  • 30% aimeraient prendre une semi-retraite

Motifs pour consulter un planificateur financier

  • Rentrée d’argent importante : 64 %
  • Approche de la retraite 38 %
  • Problème financier 31 %

Où va l’argent économisé pendant la pandémie

  • CELI 27 %
  • Voyage, achat voiture ou autre : 19%
  • REER 17 %
  • 27 % n’ont pas été en mesure d’économiser
Carole LeHirez

Carole Le Hirez

Carole Le Hirez est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.