États-Unis : la réforme fiscale risque d’être retardée

Par La rédaction | 20 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Contrairement à ce qu’avait annoncé Donald Trump, l’administration républicaine ne sera probablement pas en mesure de faire adopter la réforme fiscale cette année aux États-Unis.

C’est en tout cas l’opinion de près des deux tiers des quelque 60 économistes interrogés la semaine dernière par l’agence de presse Reuters, qui jugent en outre que cette réforme ne devrait pas réellement stimuler l’économie.

« La volonté du président Trump d’alléger la fiscalité des entreprises a bien contribué à la hausse de Wall Street durant la plus grande partie de l’année mais le scepticisme à son encontre croît depuis deux semaines, comme en témoignent les fluctuations de la Bourse », explique Reuters.

VERS UN TEXTE MOINS AMBITIEUX?

« Nous pensons que, s’il est adopté l’an prochain, le texte [concernant la réforme] sera sans doute moins ambitieux et plus porté sur des déductions d’impôt momentanées que témoignant d’une réelle refonte », croit par exemple Ajay Rajadhyaksha, de Barclays.

Les économistes consultés par Reuters soutiennent également que les répercussions des baisses d’impôt risquent d’être très faibles, puisque les salaires n’augmentent pas et que le chômage demeure à un bas niveau de l’autre côté de la frontière.

Une enquête d’opinion menée par l’agence auprès d’une centaine d’économistes montre par ailleurs que la plupart d’entre eux ont revu à la hausse leur prévision à court terme pour l’économie américaine. Résultat : ils estiment désormais qu’elle devrait croître à un rythme un peu supérieur à 2 % au cours des deux prochaines années, le tout avec une inflation qui restera à un niveau proche de celui d’aujourd’hui.

UN PARCOURS SEMÉ D’EMBÛCHES

L’Agence France-Presse constate elle aussi que la réforme fiscale continue de susciter des doutes à Wall Street. Ainsi, la Bourse de New York a clôturé en baisse vendredi, et ce, malgré l’optimisme affiché de l’administration Trump quant à une adoption rapide de la réforme fiscale. Le jour même, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, s’était pourtant voulu rassurant en affirmant sur la chaîne d’informations financières CNBC que celle-ci serait « sur le bureau du président pour signature avant Noël ».

« Je prendrai cette déclaration à l’envers : si la loi n’est pas sur le bureau de Donald Trump le 25 décembre, il y a de fortes chances qu’elle n’y soit jamais », a pour sa part estimé Christopher Low, de la firme FTN Financial. D’ici là, a-t-il ajouté, l’adoption d’une première version du texte par les sénateurs, prévue à compter de la semaine prochaine, pourrait échouer à cause de la défection d’élus conservateurs indépendants « peu disposés à se montrer solidaires » avec le parti républicain.

Et même en cas d’adoption, il restera encore une étape incontournable avant que la réforme fiscale puisse entrer en vigueur, souligne l’AFP, soit « un texte commun de la part des deux chambres qui devra régler les sujets de frictions autour, notamment, du calendrier des coupes fiscales pour les entreprises et de la suppression d’une disposition de l’Obamacare ».

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