Explorez l’ésotérisme

Par Sam Lau | 24 mai 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Un homme d'affaire au milieu d'un champ avec son ordinateur. Il regarde au loin avec des jumelles.
Avalon_Studio / iStock

En matière de revenu fixe, il faut sortir des sentiers battus pour trouver des rendements intéressants, croit Samuel Lau, gestionnaire de portefeuille pour DoubleLine Capital à Los Angeles.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC

« Les titres à revenu fixe se trouvent dans un environnement difficile où non seulement les rendements sont bas, mais nous entrevoyons une hausse des taux d’intérêt. Les prix des obligations et les taux d’intérêt suivent des directions opposées, et quand on commence avec un bas rendement, on a moins de revenus pour protéger son portefeuille contre des changements de taux d’intérêt », explique Samuel Lau.

Selon l’expert, tout n’est pas sombre dans le revenu fixe puisque les reprises économiques comme celle que nous connaissons sont généralement favorables au crédit. Il est possible de trouver des rendements dans les 4 % avec un minimum de risque, cependant ces bonnes occasions ne se trouvent ni dans les obligations gouvernementales, ni dans les titres de sociétés de catégorie investissement, mais plutôt dans les actifs « non traditionnels ». Certains sortent tellement du commun qu’ils ne sont pas accessibles à l’investisseur de base et même difficiles à obtenir pour les professionnels, prévient-il.

Il apprécie particulièrement le « crédit titrisé » et le « crédit structuré », sous forme par exemple de titres adossés à des créances hypothécaires d’organismes non garantis par une agence, de titres adossés à des créances hypothécaires commerciales, ou d’obligations structurées adossées à des emprunts.

« Ce domaine est plutôt ésotérique. On ne parle pas des titres adossés à des créances sur cartes de crédit ou sur des prêts auto, mais de titres adossés sur des infrastructures par exemple ; des choses qui sont plus difficiles à repérer pour l’investisseur moyen », résume Samuel Lau.

« Il y a bien sûr un risque de crédit associé à ces actifs. Il faut savoir distinguer ceux qui représentent de la valeur de ceux qui affichent des prix exorbitants », poursuit l’expert.

Outre ces actifs « ésotériques », il recommande de puiser quelque peu dans les obligations à haut rendement et les emprunts bancaires, dans un but de diversification des portefeuilles à revenu fixe. Et puis il y a le monde hors de l’Amérique du Nord, notamment dans les pays émergents où les obligations souveraines offrent encore des rendements élevés et fiables.

Dans tous les cas, lorsqu’on sort des sentiers battus, mieux vaut se fier à des gestionnaires de portefeuille qui ont l’expérience de ces terrains inconnus, recommande M. Lau.

« C’est la façon la plus sûre de récupérer un revenu additionnel et de gérer le risque de taux d’intérêt dans des secteurs du marché qui sont moins sensibles aux changements et devraient mieux performer dans un environnement de hausse de taux. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Sam Lau