Faut-il prévoir un plus gros fonds d’urgence ?

Par Sylvie Lemieux | 12 mars 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tirelire portant un masque
Photo : bob_bosewell / iStock

L’année 2020 a démontré l’importance d’avoir un fonds d’urgence personnel. Face à l’incertitude économique liée à la COVID-19, les conseillers devraient-ils recommander à leurs clients de constituer un plus gros coussin financier ?

La question mérite d’être posée, selon André Buteau, planificateur financier, Assureur vie agréé et Financière Liberté 55.

« Habituellement, on recommande d’avoir au moins trois mois d’économies, mais ça pourrait ne plus suffire, dit-il. Il serait mieux de prévoir pour une plus longue période pouvant aller jusqu’à six mois. »

Les effets de la pandémie n’ont pas fini de se faire sentir. Les aides financières gouvernementales vont finir par se tarir autant pour les particuliers que pour les entreprises. « Quand le robinet va se fermer, ça va jouer dur. On estime qu’environ 20 % des entreprises ne survivront pas à la crise sanitaire », commente M. Buteau.

Pertes d’emploi, baisses de revenu, compressions salariales… Personne n’est donc à l’abri des mauvaises surprises dans l’après COVID-19.

« Cela dit, c’est déjà difficile pour certaines personnes d’avoir un fonds d’urgence de trois mois, c’est encore plus dur de couvrir ses dépenses pour plusieurs mois », ajoute-t-il.

Il faut alors revenir aux notions de base : établir un budget, couper dans les dépenses discrétionnaires, surtout les petits achats qui finissent par représenter de bons montants au bout de la semaine.

OÙ STOCKER SES ÉCONOMIES ?

« Le CELI demeure un outil de choix pour faire fructifier l’argent mis de côté, explique M. Buteau. Les fonds sont facilement accessibles au besoin. Il reste à déterminer le type de placement qui convienne en fonction du profil d’investisseur du client et de son horizon de placement. »

Les fonds de marché monétaire sont des véhicules sécuritaires, mais à faible rendement. D’autres placements sont à plus fort potentiel de croissance comme un portefeuille d’actions diversifié. Tout dépend de la tolérance au risque du client.

Le compte d’épargne reste une option à la condition d’avoir de la discipline face aux achats impulsifs, puisqu’il est facile d’avoir accès à ses économies. Aussi, vu les bas d’intérêt offerts, l’argent mis dans ce compte connaîtra peu ou pas de croissance.

« Une autre option intéressante, c’est l’assurance vie permanente avec valeur de rachat, affirme M. Buteau. Il est possible d’emprunter des sommes pouvant aller jusqu’à 90 % de la valeur de rachat sans perdre son assurance. Il n’y aucune enquête de crédit et la personne peut obtenir ses sous en quelques jours si elle a un besoin urgent. L’assurance vie gagnerait à être davantage connue comme outil d’épargne. »

« Il est toujours préférable de déposer ses économies dans différents véhicules de façon à pouvoir en disposer en cas d’imprévus, que ce soit en période de pandémie ou parce que le toit coule », conclut M. Buteau.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.