France : les marchés applaudissent un « scénario parfait »

Par La rédaction | 25 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les marchés financiers ont salué à leur manière la qualification pour le second tour de l’élection présidentielle du libéral et pro-Européen Emmanuel Macron, rapporte l’Agence France-Presse.

De très fortes hausses ont ainsi été observées dans la journée d’hier sur les principales places financières européennes, à commencer par la Bourse de Paris, qui a gagné 4,5 % après avoir atteint 5 292,10 points, soit son plus haut niveau depuis janvier 2008, à la veille du début de la crise financière.

Avec 23,75 % des suffrages obtenus au 1er tour de l’élection présidentielle française qui s’est tenu dimanche, le jeune pro-européen Emmanuel Macron, ex-banquier et ex-ministre des Finances et proche du président François Hollande, part favori dans la bataille pour le second tour de l’élection, le 7 mai, face à la dirigeante d’extrême droite antimondialisation Marine Le Pen, qui a rassemblé 21,53 % des voix.

SCÉNARIO ANTICIPÉ DEPUIS DEUX MOIS

« La Bourse considère que l’hypothèque politique est levée. La prime de risque qui pesait sur les actions diminue », a commenté pour l’AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de la firme Diamant Bleu Gestion.

« Le soulagement est à la mesure de l’inquiétude que représentait pour les marchés l’hypothèse d’un second tour entre deux candidats anti-euro, avec par ailleurs des programmes de dépenses publiques très importantes dont on ne savait pas comment ils seraient financés », a-t-il ajouté.

« Après le Brexit et l’élection de Donald Trump, la surprise du premier tour de l’élection française est… l’absence de surprise », puisque la qualification d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen était « pronostiquée depuis des semaines par les principaux instituts de sondage », ont quant à eux noté des analystes de Natixis.

UN RÉSULTAT FINAL SANS SURPRISE

À Francfort, l’indice vedette Dax a lui aussi atteint hier un nouveau record historique en s‘établissant à près de 12 400 points, alors que les Bourses de Madrid, de Milan et de Londres gagnaient de 2 % à 4 %.

Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus profité du « scénario idéal » dont rêvaient les marchés. BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole et Natixis ont ainsi enregistré des hausses de plus de 8 % à la mi-journée. De leur côté, Barclays, Unicredit et Deutsche Bank ont elles aussi connu de fortes progressions.

Les investisseurs estiment qu’ils n’ont plus aucune raison de s’inquiéter, souligne l’AFP, qui cite une note des analystes de la National Australia Bank dans laquelle ceux-ci tiennent pour acquis le fait qu’Emmanuel Macron deviendra le prochain président de la République dans deux semaines, puisque tous les sondages le créditent de plus de 60 % des intentions de vote au second tour.

PROCHAINE ÉCHÉANCE EN JUIN

« Alors que les marchés célèbrent ce qui ressemble à un important coup dur pour le mouvement populiste, ce serait une erreur pour les hommes politiques de penser que les problèmes de la France sont résolus », nuance toutefois Michael Hewson, analyste à CMC Markets, repris par l’AFP.

En outre, poursuit l’agence, les prochaines élections législatives, qui doivent se tenir au mois de juin, pourraient bien devenir une source de préoccupation pour les marchés. « La question se posera […] sur du plus long terme d’avoir la capacité pour Emmanuel Macron de regrouper une majorité parlementaire stable autour de lui », mettent par exemple en garde des analystes de Saxo Banque.

La rédaction