Gestionnaires en direct – Actifs réels : méfiez-vous de l’eau qui dort

Par La rédaction | 6 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les titres liés à des « actifs réels », tels que les infrastructures ou l’immobilier, semblent bien se porter dans l’ensemble. Mais si on y regarde de plus près, la situation est moins sereine qu’elle en a l’air, prévient Craig Noble, directeur de l’investissement à Brookfield Asset Management (Chicago).

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« En ce moment, [pour ces types d’actifs], le contexte macro-économique est bon, la croissance est faible, les taux d’intérêt devraient rester bas, et on se soucie peu de l’inflation. Ce sont des facteurs positifs qui devraient rester en place pour quelques années », observe Craig Noble.

« Cependant, si l’état des choses a l’air attrayant dans son ensemble, le marché [des actifs réels] a pris une nouvelle tangente ces dernières années. »

Selon l’expert, nous traversons une période tumultueuse en raison de la force du dollar américain, des prix fluctuants des matières premières (pas juste le pétrole) et des taux d’intérêt désespérément bas.

« Ces tendances ont créé une bifurcation très marquée, même si les choses semblent normales. De vastes segments du marché se bradent pendant que d’autres s’échangent à des sommes vertigineuses », souligne Craig Noble.

Du côté des bonnes affaires, les titres immobiliers de Hong Kong remplacent actuellement assez avantageusement les titres de première qualité; il en va de même pour certains aéroports ou autoroutes à péage européens, ou encore certaines entreprises du secteur des transports dans les pays émergents.

« La plupart d’entre eux ont connu des bas voilà quelques mois, et nous en avons profité pour étendre nos positions », informe M. Noble.

De l’autre côté, on trouve des titres en apparence intéressants mais à prix gonflés, selon lui.

« C’est le cas des services d’utilité publique américains : ils battent des records parce que les investisseurs achètent tout ce qui peut leur apporter un rendement. Bon nombre de ces entreprises sont bien gérées et disposent de bons actifs, mais leur valeur est trop élevée. On voit cela aussi dans certains segments du marché immobilier », analyse-t-il.

« Si les taux d’intérêt baissent à nouveau, ou deviennent négatifs, on verra encore plus d’engouement pour ces titres qui jouent un rôle de remplacement des obligations (bond proxies) », conclut-il.

La rédaction