Gestionnaires en direct – Les câblodistributeurs canadiens ont-ils peur de Netflix?

Par La rédaction | 15 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Oui et non, car ils vident une poche pour remplir l’autre, suggère Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille pour Gestion d’actifs CIBC.

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L’explosion des offres alternatives de contenus de qualité, telles que Netflix, Hulu ou Amazon Prime, pousse les consommateurs américains à amincir leurs forfaits de télévision (cord-shaving) ou à se désabonner complètement (cord-cutting). C’est pourquoi les grandes entreprises comme CBS, Fox ou Disney ont vu leurs titres chuter récemment. Mais les cinq gros joueurs canadiens sont bien mieux protégés contre ce risque, estime Craig Jerusalim.

« Tout d’abord, ils ont une faible exposition aux revenus publicitaires médiatiques. On parle de 2 à 4 % des flux de trésorerie pour Québecor (Vidéotron), Rogers et BCE. Pour Shaw, c’est 10 %. À Telus, c’est zéro », observe l’expert.

« Québecor, Rogers, BCE et Shaw ont aussi une bonne ligne de défense avec l’intégration des droits de retransmission sportive. Cela inclut la création, la distribution, la diffusion et la propriété des contenus. Rogers contrôle totalement les Blue Jays, et partage la propriété des Maple Leafs, des Raptors et du Toronto FC avec BCE, qui de son côté partage la propriété des Canadiens et des Argonauts. »

Mais la meilleure protection de ces entreprises reste leur division Internet, car c’est là que se réfugient les exilés de la télévision, selon Craig Jerusalim.

« Chaque fois qu’un Canadien se débranche de la télévision, il y a de bonnes chances qu’il aille trouver d’autres contenus sur Internet, et donc qu’il augmente sa consommation de bande passante. Or, celle-ci est presque deux fois plus profitable aux opérateurs que les abonnements à la télévision. »

Ainsi, un abonnement Internet à 80 $ est plus profitable qu’un forfait combinant Internet à 50 $ et la télévision à 60 $, argue Craig Jerusalim.

« Les câblodistributeurs ne peuvent pas perdre, tant qu’ils parviennent à faire passer les revenus de la télévision à l’Internet. Cela devrait les servir encore pour plusieurs années, et les investisseurs devraient continuer à voir leurs dividendes croître. Nous détestons tous envoyer notre chèque chaque mois à ces entreprises, mais si on ne peut pas les battre, mieux vaut les rejoindre! »

La rédaction