Haro sur les spéculateurs

Par Ronald McKenzie | 11 octobre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

Les gains en capital que réalisent les spéculateurs et autres «actionnaires-touristes de passage» devraient être taxés à 100 %, réclament Yvan Allaire et Michel Nadeau.

Dans une lettre au quotidien Le Devoir, le président du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) son directeur général estiment que «plus de la moitié des transactions boursières proviennent de traders qui veulent faire un profit rapide».

Ils suggèrent au gouvernement Marois d’imposer la totalité des gains en capital sur les titres détenus pendant moins d’un an par un investisseur. Une telle taxe «contribuerait à stabiliser l’actionnariat des sociétés cotées en Bourse, corrigerait un tant soit peu certains excès de rémunération et recevrait l’appui d’une forte majorité de Québécois, même parmi les ‘nantis ‘», écrivent MM. Allaire et Nadeau.

Lorsque les marchés sont dominés par des «spéculateurs-joueurs de casinos», ils exercent une pression énorme sur les directions des entreprises et leurs conseils d’administration pour obtenir des résultats financiers qui feront mousser la valeur du titre à court terme, «mais seront nuisibles à plus long terme», poursuivent-ils.

Afin de limiter l’impact de cette «vision tronquée de l’entreprise», l’IGOPP propose que le droit de vote aux assemblées ne soit accordé qu’aux actionnaires propriétaires de leurs titres depuis au moins un an.

Aussi, en ce qui concerne la fiscalité des gains en capital et des revenus de dividendes, Québec devrait innover en distinguant le spéculateur du chef d’entreprise qui bâtit avec son milieu des entreprises durables pour la croissance de l’économie du Québec.

«Le ministre Nicolas Marceau doit saisir l’occasion de faire preuve de courage et d’audace en adaptant les valeurs de son parti à la fiscalité du nouvel environnement économique et financier du Québec de 2012», concluent les auteurs.

Ronald McKenzie