Hausse des taux d’intérêt? Pas sûr

Par Ronald McKenzie | 27 avril 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La Banque du Canada n’est pas dans l’urgence de hausser son taux directeur, dit Scotia Capitaux. Si c’est pour ralentir l’endettement hypothécaire des ménages, ce pourrait même ne pas être nécessaire.

En effet, Scotia Capitaux constate que le niveau d’endettement des familles canadiennes commence à diminuer, même si les indicateurs signalent le contraire. La dette hypothécaire rajustée à l’inflation croît à un rythme modéré, le plus faible, en fait, qu’on ait enregistré au cours de la décennie.

« Actuellement, la dette hypothécaire se situe à environ 3 points de pourcentage au-dessus du taux d’inflation. En 2008, elle atteignait un sommet de 11 points. Il sera difficile de nous convaincre que ces 3 points sont excessifs et qu’il faut y remédier en faisant jouer la politique monétaire », dit Scotia Capitaux.

C’est d’autant plus vrai que les ménages canadiens semblent gérer leurs dettes avec plus de doigté que par les années passées. Par exemple, ils utilisent les marges de crédit personnelles et hypothécaires pour rembourser, à bien meilleur coût, leurs prêts à la consommation et leurs cartes de crédit.

Scotia Capitaux note que les préoccupations entourant la situation financière des ménages canadiens tiennent au fait qu’on met trop l’accent sur le ratio dette/revenu. Cette mesure compare le coût du financement de la dette et avec les rentrées d’argent, net d’impôt, à court terme.

Or, le ratio dette/revenu donne une image tronquée de la réalité, car il met sur un même pied le financement à court terme d’une hypothèque avec le coût des dettes à la consommation. Comme les hypothèques peuvent être financées sur des décennies et qu’elles représentent 70 % de la dette totale des ménages, il est hasardeux de les considérer au même titre que des dettes qui doivent être réglées à court terme.

Si la Banque du Canada décide de hausser son taux directeur, cela pourrait forcer les ménages à ralentir le remboursement de leurs dettes onéreuses tout en ayant un impact indésirable sur le marché immobilier. C’est un pensez-y bien.

Ronald McKenzie