Hausse des taux : la Fed entretient le flou

Par La rédaction | 30 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que les investisseurs du monde entier se demandent à quel moment la Réserve fédérale américaine (Fed) haussera son taux directeur, sa présidente Janet Yellen a entretenu le flou lors d’un discours prononcé vendredi à la conférence monétaire annuelle de Jackson Hole.

Si Mme Yellen a bel et bien promis une hausse des taux d’intérêt vue l’amélioration de l’économie américaine, elle est demeurée vague sur l’imminence de cette décision.

« Les arguments pour une hausse des taux d’intérêt se sont renforcés au cours des derniers mois », a-t-elle affirmé, en ajoutant que la Fed continuait « de prévoir une augmentation progressive des taux au fil du temps », rapporte l’Agence France-Presse.

Elle veut néanmoins « garder toutes les options ouvertes » avant la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed, qui se tiendra dans trois semaines.

Rappelons que la Fed n’a resserré qu’une seule fois sa politique monétaire depuis la crise financière, en décembre 2015. Elle a d’ailleurs repoussé la hausse de son taux directeur face au ralentissement de la croissance chinoise et aux risques soulevés par le Brexit.

LES PARIS SONT OUVERTS

Les analystes évaluent à une chance sur trois qu’une hausse des taux soit annoncée le 21 septembre, alors qu’une proportion plus élevée juge qu’elle n’arrivera que le 14 décembre, peut-on lire dans La Presse. Certains sont même d’avis qu’elle n’aura pas lieu cette année.

Il est effectivement très difficile de prévoir le comportement de la Fed, puisque les membres de son comité de politique monétaire peuvent s’exprimer librement entre les réunions de fixation du taux directeur, et leurs opinions divergent fréquemment.

La présidente de l’antenne régionale de Cleveland de la Fed, Loretta Mester, a notamment évoqué des arguments « convaincants » pour une hausse graduelle des taux lors d’une entrevue avec le Financial Times.

Jugeant les tendances favorables pour l’emploi et l’inflation, Mme Mester, membre votante du comité monétaire, plaide pour une remontée plus rapide des taux. Selon elle, attendre trop longtemps risque d’obliger ensuite à procéder à une augmentation trop agressive.

FAIBLE MARGE DE MANOEUVRE

Sept ans après la fin de la Grande Récession, l’économie mondiale demeure fragile et les banques centrales ne disposent plus d’autant de moyens pour la relancer. La plupart d’entre elles ont abaissé leur taux directeur près de zéro, tandis que certaines se sont même aventurées en territoire négatif.

Conséquemment, les différentes mesures de détente quantitative n’ont plus la même efficacité qu’au moment où elles ont été lancées par la Fed et la Banque d’Angleterre en 2009, souligne La Presse.

Même si ces mesures ont d’abord pour objectif de stimuler le crédit en incitant les banques à prêter, elles comportent également de nombreux effets pervers, écrit-elle. Les faibles taux d’intérêt poussent par exemple les grandes entreprises à emprunter pour racheter leurs actions afin d’en gonfler artificiellement le cours. Résultat, elles diminuent leurs investissements.

De quel côté penchera la Fed? On le saura le 21 septembre.

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