Hypothèques : avantage pour les taux fixes

Par Ronald McKenzie | 2 février 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

« Chaque acheteur de maison se pose cette sempiternelle question : faut-il opter pour un prêt hypothécaire à taux fixe ou à taux variable ? », demande BMO Banque de Montréal.

Même s’il fait preuve de prudence en soulignant que « la décision dépend de chaque emprunteur », le numéro quatre du secteur bancaire au pays estime que les taux variables vont augmenter modérément, juste assez pour faire pencher la balance en faveur des taux fixes actuels.

BMO commence par noter que, au cours des 30 dernières années, dans 82 % des cas, il était financièrement plus avantageux pour les emprunteurs d’opter pour un taux hypothécaire variable. Cependant, il faut analyser sérieusement la conjoncture actuelle avant de conclure que cet avantage est encore présent aujourd’hui. En effet :

  • Au Canada, les taux d’intérêt suivent une tendance à long terme décroissante depuis le début des années 1980.
  • Le taux du financement à un jour de la Banque du Canada a atteint un point où il ne peut plus descendre, de sorte qu’il n’y a plus de possibilité de baisse des taux variables. « À compter de maintenant, les surprises ne pourront être que des hausses », affirme BMO.
  • Les taux fixes n’ont été profitables qu’au cours de deux périodes récentes : à la fin des années 1970 et à la fin des années 1980. Dans les deux cas, c’était à la veille d’une période de taux d’intérêt à la hausse, comme c’est la situation aujourd’hui.

Dans le contexte actuel, les hypothèques à taux fixe présentent plusieurs atouts. D’abord, ils facilitent la gestion budgétaire des propriétaires qui bénéficient pas d’une grande souplesse financière, comme les acheteurs d’une première maison et ceux qui se trouveraient en difficulté en cas de hausse des taux d’intérêt. Ensuite, il existe également un scénario plausible selon lequel les taux fixes pourraient bien s’avérer moins chers en ce moment. Les institutions financières ont réduit récemment leurs taux fixes à long terme, de sorte qu’on peut trouver des hypothèques de cinq ans à un taux fixe de seulement 4,09 %.

Enfin, même si l’inflation n’est pas un problème, il est possible qu’elle se mette à augmenter brusquement en raison des taux d’intérêt maintenus à des niveaux historiquement bas et des déficits publics qui atteignent des niveaux records. La Banque du Canada pourrait alors être forcée de hausser fortement les taux d’intérêt, ce qui pousserait les taux hypothécaires variables à la hausse. Les propriétaires qui ont un prêt à taux fixe seraient relativement épargnés.

Mais les taux variables conservent encore leur attrait. À la longue, ils ont constamment été moins coûteux. La possibilité d’une hausse de l’inflation demeure faible en ce moment, ce qui atténuera probablement la tension sur les prix cette année et pendant une bonne partie de 2011. « De plus, la montée en flèche du dollar canadien exerce une pression à la baisse sur les prix, ce qui atténue le besoin à court terme de hausser les taux pour la Banque du Canada », précise l’institution financière. Bloquer le taux de son prêt hypothécaire comporte également un certain risque, car les taux fixes pourraient baisser si l’économie performait moins bien que prévu. Et même si les taux commencent à monter, il est toujours possible de bloquer son taux plus tard.

Avant d’arrêter leur choix, les propriétaires seraient bien avisés de consulter un spécialiste en prêts hypothécaires. Des milliers de dollars pourraient être en jeu. « Les taux à court terme sont extrêmement bas et les pressions en faveur d’une hausse des taux vont sans doute augmenter au cours de l’année qui vient », conclut BMO.

Ronald McKenzie