ING supprime 7 000 emplois en Europe

Par La rédaction | 4 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La banque néerlandaise ING a annoncé hier son intention de supprimer 7 000 emplois, soit environ 12 % de ses effectifs, rapporte l’Agence France-Presse.

Pour justifier sa décision, le groupe a publié un communiqué dans lequel il se dit confronté « au poids des régulations bancaires et à une période prolongée de taux d’intérêt ultra-bas », qui font pression sur ses rendements financiers, indique l’AFP.

Les coupes, qui seront effectuées au cours des cinq prochaines années et toucheront surtout la Belgique (3 500 emplois supprimés) et les Pays-Bas (2 300), sont le résultat d’un programme de réduction des coûts annuels d’environ 900 millions d’euros (1 325 M $CAD) d’ici à 2021.

Selon l’institution financière, qui a été sauvée de la faillite par l’État néerlandais durant la crise financière de 2008 et emploie actuellement 52 000 personnes dans le monde, ce programme lui donnera les moyens d’investir davantage dans ses plates-formes numériques pour s’adapter aux besoins changeants des clients, qui utilisent de plus en plus les nouvelles technologies.

COUPER POUR RÉINVESTIR

Afin de « renforcer sa compétitivité », ING investira 800 millions d’euros (1 177 M $CAD) sur cinq ans en Espagne, en Italie, en France, en Autriche et en République tchèque, précise Reuters. Pour financer cette réorganisation, la banque a prévu de provisionner un milliard de dollars américains dans ses comptes du quatrième trimestre.

Avec l’arrivée massive des nouvelles technologies, « la banque traditionnelle devrait se réduire considérablement » au cours des prochaines années, indique le consultant en économétrie Thomas Cool, cité par l’AFP. Depuis trois ans, ING a d’ailleurs déjà « investi lourdement dans la numérisation, et avec succès », souligne son directeur général, Ralph Hamers.

« DES ÉVÉNEMENTS EXCITANTS »

« Je ne pense pas que les marchés réagiront fortement : 7 000 emplois, c’est un petit nombre pour l’économie et l’entreprise elle-même. En réalité, les investisseurs pourraient penser que c’est mieux pour la rentabilité », estime Thomas Cool. ING a presque multiplié par quatre son bénéfice net au deuxième trimestre 2016, à 1,3 milliard d’euros (1,9 G$ CAD), à la suite de la vente de sa filiale néerlandaise d’assurance NN Group.

L’annonce a néanmoins suscité une polémique aux Pays-Bas et en Belgique. Selon le journal belge L’Écho, Ralph Hamers a indiqué que des « événements excitants » allaient survenir trois jours avant d’annoncer la restructuration massive au sein de la banque qu’il dirige.

« Des événements excitants sont en cours. Je vous en dirai plus lundi », aurait-il écrit dans un courriel envoyé à l’interne. Un message « cynique » mal perçu par beaucoup de salariés de l’établissement bancaire, qui n’ont pas forcément trouvé très « excitante » l’annonce d’hier, souligne la chaîne d’information RTL. D’autant plus que leur directeur général s’est octroyé une augmentation de salaire de 25 % il y a quelques semaines, comme le rappelle le magazine belge Le Vif.

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