Investissements : la Montérégie voit l’avenir en rose

Par La rédaction | 1 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
8 minutes de lecture

Les perspectives de la Montérégie, notamment en matière d’investissements, ont de quoi réjouir ses résidents pour les deux prochaines années, prévoit Desjardins dans une étude publiée jeudi.

L’économie de la région sera en expansion cette année et l’an prochain, tandis que la croissance de son produit intérieur brut sera légèrement supérieure à celle de la moyenne québécoise, avec une hausse de 3,4 %, comparativement à la moyenne québécoise de 3,1 %. Seule Montréal fera mieux avec une hausse de 4 %.

DES INVESTISSEMENTS À LA HAUSSE

La structure industrielle de la Montérégie étant comparable à celle du reste de la province, les deux économies évoluent de manière assez similaire, rappelle Desjardins. Ce qui fera la différence en 2017 et 2018, c’est « la vigueur des investissements, qui lui permettra d’afficher une cadence plus rapide que la moyenne québécoise ». En effet, les perspectives dans ce domaine « s’améliorent significativement » après un léger repli observé en 2015-2016.

Une série de grands travaux est à l’origine de ces prévisions positives. Le projet Solar Uniquartier (1,2 G$), situé à l’angle des autoroutes 10 et 30 à Brossard, inclura, entre autres, des unités résidentielles, commerciales et de bureaux. GE Aviation investira 238 M$ d’ici cinq ans dans son usine de Bromont pour moderniser la fabrication de ses pièces de moteurs d’avions, tandis que le Groupe Steckmar injectera 600 M$ dans le développement résidentiel du Square Candiac, installé sur le site de l’ancienne usine de Consumers Glass. Ce dernier projet, dont les travaux ont été lancés en septembre dernier, mise sur un environnement naturel pour se démarquer (aménagement d’un grand parc et de sentiers piétonniers). Les rues ne devraient couvrir qu’environ 10 % de la superficie du quartier.

De même, le nouveau pont Gouin, adapté à la fois aux besoins des automobilistes, des piétons et des cyclistes, sera construit à Saint-Jean-sur-Richelieu au coût de 126 M$ entre 2017 et 2019. Enfin, l’érection d’une usine de biométhanisation, qui valorisera les résidus organiques, a débuté à Varennes en décembre. Ce chantier, qui s’étalera sur une période de 12 à 18 mois, est estimé à 57,8 M$ et il générera une centaine d’emplois.

À noter que l’an dernier, les investissements dans la région ont atteint 4,5 G$, un niveau légèrement supérieur à la moyenne de 4,4 G$ observée au cours des trois années précédentes, selon l’Institut de la statistique du Québec.

UNE SÉRIE D’INITIATIVES LOCALES

Parmi la variété d’autres projets en Montérégie, Desjardins note la construction d’une usine de transformation des déchets en biocarburant par Vanerco à Varennes (125 M$), dont les travaux pourraient commencer en 2017, et la reconversion du parc chimique et pétrochimique de la municipalité, fermé depuis 2008, en une zone industrialo-portuaire. Les autorités locales souhaitent y attirer des entreprises industrielles, commerciales, de production d’énergies nouvelles ainsi que de transport et logistique. À Chambly, l’entreprise MTL Technologies investira pour agrandir et pour acheter de nouveaux équipements au coût de 6 M$.

Le parc Granby Industriel cherche quant à lui à se positionner comme modèle de parc industriel écoresponsable en matière de développement durable à l’échelle canadienne. En septembre 2016, une dizaine de ses entreprises ont ainsi adhéré au Programme de certification Écoresponsable et de nouvelles cohortes devraient s’y ajouter ce printemps et à l’automne. La ville de Granby s’efforce elle aussi de se positionner comme « ville intelligente » et entend notamment redynamiser son centre-ville. En parallèle, la municipalité régionale de comté de La Haute-Yamaska et Granby Industriel ont lancé deux nouveaux fonds d’aide financière destinés aux entreprises en démarrage afin de leur offrir un soutien accru.

À Brome-Missisquoi, le programme d’accompagnement d’entreprises industrielles en démarrage, mis sur pied en septembre 2015, a également porté ses fruits. Depuis sa création, 10 entreprises en ont bénéficié pour une période de neuf mois, aidées à « organiser leur travail, mettre en place un mode de gestion efficace et générer rapidement des revenus par des promotions et techniques de vente ayant fait leurs preuves », selon les promoteurs de cette opération. Les résultats positifs de cette initiative ont d’ailleurs mené le Centre local de développement à créer un cadre similaire, mais adapté cette fois aux entreprises touristiques. Huit compagnies y participent déjà pour une durée d’un an.

DU NOUVEAU SUR LA RIVE-SUD

Sur le territoire de Longueuil, un nouveau service de financement d’entreprises a été créé, ce qui a permis de générer des retombées économiques de 9,5 M$ et de maintenir ou créer un total de 700 emplois. Par ailleurs, l’agglomération de Longueuil a lancé son Schéma d’aménagement et de développement en janvier dernier et un cadre stratégique pour le centre-ville, intitulé « Projet Longueuil centre-ville 2035 », a été déployé.

S’ajoutent à cela deux nouvelles mesures pour contribuer à l’essor de l’aéroport de la ville, dont l’ouverture, en avril, de deux vols quotidiens vers l’aéroport Toronto Billy Bishop. Dans le même registre, Chrono Aviation construira un hangar à Saint-Hubert (10 M$), ce qui triplera le nombre d’emplois de l’entreprise. De son côté, la ville de Boucherville célébrera cette année son 350e anniversaire, ce qui générera davantage de festivités et d’événements. Dans la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, Ericsson a pour sa part inauguré en décembre dernier son troisième centre mondial de technologies de l’information et des communications à Vaudreuil-Dorion, tandis que le futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges (un projet estimé à 800 M$) pourrait ouvrir ses portes d’ici les six prochaines années. Outre à Varennes, des zones industrialo-portuaires seront aussi implantées à Contrecœur et Salaberry-de-Valleyfield.

PLUSIEURS PROJETS LIÉS AU REM

« La Montérégie offre des possibilités de développement économique sans précédent, notamment au chapitre résidentiel, commercial et des transports », souligne Desjardins. Dans ce contexte favorable, la mise en place du futur Réseau électrique métropolitain (REM) porté par la Caisse de dépôt et placement du Québec suscite déjà plusieurs projets d’investissement dans la région. À Contrecœur et Vaudreuil-Soulanges, deux pôles logistiques seront implantés, projets instaurés dans le cadre de la loi 85 (adoptée en décembre 2015), qui crée un corridor logistique le long de l’autoroute 30, de La Prairie à Vaudreuil-Dorion, afin d’encadrer et de maximiser le développement à venir.

À Brossard, Devimco a annoncé un important investissement d’au moins 1,2 G$ pour la construction d’un complexe qui comportera un hôtel, un Centre des congrès, des condominiums, des appartements locatifs et des commerces, et sera relié à une gare du REM. De plus, First Capital souhaite ériger dans la même ville un quartier TOD (Transit Oriented Development), c’est-à-dire un développement immobilier de moyenne à haute densité, structuré autour d’une station de transport en commun à haute capacité, au coût de 800 M$. La firme compte s’installer près du terminus Panama, où l’implantation d’une gare du REM est aussi prévue. Enfin, le consortium Champlain-Brossard propose un développement résidentiel de 10 700 condominiums, ce qui représente un investissement d’au moins 5 G$.

FORTE INTÉGRATION AVEC MONTRÉAL

Finalement, afin de réduire la fuite commerciale, notamment vers Montréal, où plusieurs résidents font leurs achats, le promoteur immobilier Harden a lancé il y a quelques mois un projet d’envergure visant à créer un « carrefour social pour l’ouest du Québec et l’est de l’Ontario ». Baptisé Les Avenues Vaudreuil, celui-ci comprendra quatre zones commerciales : la mode, l’alimentation, les sports et loisirs, ainsi qu’une autre qui reste à déterminer. Dans ce cas, les investissements pourraient atteindre jusqu’à 475 M$.

Dans l’ensemble, la Montérégie affichera donc une bonne santé économique au cours des deux prochaines années, tandis que « la forte intégration économique de la région avec Montréal permettra aux résidents des principales villes situées en périphérie de l’île de profiter de l’accélération du marché du travail montréalais », conclut Desjardins.

La rédaction vous recommande :

La rédaction